13 décembre

Il est un mauvais zèle, un zèle amer,
qui sépare de Dieu et mène à l’enfer.
De même, il est un bon zèle
qui sépare des vices et mène à Dieu et à la vie éternelle.
C’est ce zèle que les moines pratiqueront
avec un très ardent amour.
(Règle de Saint Benoît 72,1-3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 59,1-8 (Les fils de notables ou de pauvres qui sont offerts)

¹Lorsqu'une personne de condition notable veut offrir son fils à Dieu dans le monastère, et si c'est un jeune enfant, ses parents rédigeront eux-mêmes la demande écrite dont nous avons parlé. ²Ils envelopperont cette demande et la main de l'enfant, avec l'offrande, dans la nappe de l'autel, et ils l'offriront ainsi. ³Quant à leurs biens, ils promettront sous serment, dans la demande même, de ne jamais rien lui en donner, ni par eux-mêmes, ni par personne interposée, ni d'aucune manière, ni même de lui fournir l'occasion d'en posséder ; ou bien, s'ils ne veulent pas agir ainsi, et qu'ils veuillent cependant offrir quelque chose en aumône au monastère comme rétribution, ils en feront donation à la communauté, s'en réservant l'usufruit durant leur vie, s'il leur plaît. De la sorte, on fermera à l'enfant toute sortie, si bien qu'il ne lui restera aucun espoir, qui ne servirait - ce qu'à Dieu ne plaise - qu'à le tromper et à le perdre, comme nous l'avons appris par l'expérience. Les moins fortunés agiront de même. Ceux qui ne possèdent absolument rien, feront simplement la demande écrite et offriront leur fils, avec l'offrande, en présence de témoins.

… pour chaque jour

Aucun vain mirage. Ce chapitre pourrait fournir bien des remarques sur l’essence de la vie monastique. La chose la plus importante que nous relevons ici : la pauvreté. Le moine est un homme qui se sépare du monde et qui vit pauvrement. La question d’argent est en soi, tout à fait secondaire. C’est pour Dieu qu’on vient au monastère. Et pourtant, il ne suffit pas de renoncer une fois à l’argent pour acquérir la liberté des enfants de Dieu. L’argent reste un moyen nécessaire pour vivre ici-bas ; d’où le danger toujours présent, ou plutôt l’occasion de vivre concrètement et quotidiennement la préférence que nous avons donnée à Dieu. Dans l’histoire monastique, on trouve de graves entorses à la pauvreté monastique ; ce fut toujours l’origine ou le signe de décadence… Ce qu’il faut dire : le monastère est composé d’hommes qui désirent mener la vie évangélique ; cela suppose la séparation d’avec les siens, d’avec des habitudes et une mentalité mondaine. Le moine doit changer de mentalité ; une vie évangélique, cela veut dire une vie où le Christ est devenu tout. Pas de pauvreté vraie sans cet attachement au Christ Jésus, notre richesse. Il nous demande aujourd’hui un effort de charité, de pauvreté, de travail.

Écoute, 1959

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p.587-588)









Aucun commentaire: