14 décembre

S’honorer mutuellement avec prévenance.
(Règle de Saint Benoît 72,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 60,1-9 (Les prêtres qui désireraient se fixer dans le monastère)

¹Quand un prêtre demande à être reçu dans le monastère, on ne l'acceptera pas trop vite. ²Toutefois, s'il persiste absolument dans cette requête, il saura qu'il sera tenu à toute la discipline de la Règle, ³et qu'on ne lui en relâchera rien. Il en sera comme il est écrit: « Mon ami, dans quel dessein es-tu venu ? » Il pourra néanmoins prendre place après l'abbé, donner les bénédictions et célébrer la messe, si toutefois l'abbé le lui permet. Sinon, il ne doit se prévaloir de rien, sachant qu'il est soumis à l'observance régulière et qualifié plutôt pour donner à tous des exemples d'humilité. S'il vient à être question dans le monastère de charge à conférer ou d'affaire à traiter, il tiendra pour sien le rang de son entrée, et non celui que lui a valu le respect pour son sacerdoce. Si un clerc, mû par le même désir, sollicite son admission, on le placera dans un rang moyen. Il devra, lui aussi, promettre de garder la Règle et la stabilité.

… pour chaque jour

Pour comprendre ce chapitre il faut se souvenir qu’il a été écrit dans le contexte sociologique de l’empire romain où l’organisation de l’Église s’insérait dans une société fortement structurée. Le prêtre a dans le Peuple de Dieu une activité spirituelle et sacramentelle, que Benoît estime et dont il parle brièvement en divers endroits de sa Règle. Ce n’est pas ici sa préoccupation. (…) Le prêtre, en plus – et en quelque sorte à cause – de son activité spirituelle a un statut social dans la société ecclésiastique comme dans la société civile, les deux étant d’ailleurs fort imbriquées. L’objet précis de ce chapitre est simplement ceci : quelle attitude tenir à l’égard de personnes ayant ce statut dans l’église et désirant être reçus dans le monastère ?
(…)
L’idée centrale de Benoît est que, d’une part, ces personnes doivent bien comprendre ce qu’on vit au monastère et que d’autre part on doive s’assurer qu’ils sont bien désireux et capables de se conformer en tout et partout à la Règle commune et d’une façon stable (…).
Pour chacun de nous, à quelque étape que nous soyons dans notre vie monastique et quelles que soient les responsabilités que nous ayons ou non dans la vie communautaire, la question fondamentale demeure toujours celle que pose un peu crument Benoît (en citant la parole de Jésus à Judas !) : « Mon ami, dans quel but es-tu venu ? ». 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 14 octobre 2012)









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