4 décembre
En
tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert…
(Règle de Saint Benoît
61,10)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 53,1-15 (La réception des hôtes)
¹Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car lui-même
doit dire un jour: « J'ai demandé l'hospitalité et vous m'avez
reçu. » ²À tous, on témoignera l'honneur qui leur est dû, surtout aux
proches dans la foi et aux pèlerins. ³Dès qu'un hôte aura été annoncé, le
supérieur et les frères se hâteront au-devant de lui avec toutes les marques de
la charité. ⁴Après avoir fait la prière ensemble, on échangera la paix. ⁵Ce
baiser de paix ne se donnera qu'après la prière, pour déjouer les artifices du
démon. ⁶Dans ce salut, on témoignera à tous les hôtes une profonde humilité
et, soit à leur arrivée, soit à leur départ, ⁷c'est par une inclination de
tête ou une prostration du corps qu'on adorera en eux le Christ même qu'on
reçoit. ⁸Aussitôt accueillis, les hôtes seront conduits à la prière. Puis le
supérieur, ou tel autre qui en aura reçu mandat, s'assiéra en leur compagnie ⁹et on leur lira l'Écriture Sainte, pour leur édification. Ensuite on leur
témoignera toute l'humanité possible. ¹⁰Le supérieur rompra le jeûne pour
manger avec eux, à moins qu'il ne s'agisse d'un jeûne important qu'on ne puisse
enfreindre. ¹¹Quant aux frères, ils garderont leurs jeûnes accoutumés. ¹²L'abbé versera de l'eau sur les mains des hôtes ; ¹³lui-même, aidé de la
communauté, leur lavera les pieds. ¹⁴Ce qu'ayant fait, ils diront: « Nous
avons reçu, Seigneur, ta miséricorde au milieu de ton temple. » ¹⁵Ce sont
aux pauvres et aux pèlerins surtout qu'on manifestera le plus d'attentions
parce que c'est particulièrement en leur personne que l'on reçoit le Christ.
Pour les riches, en effet, la crainte de leur déplaire porte d'elle-même à les
honorer.
…
pour chaque jour
On disait d’un frère venu voir abba Arsène à Scété, qu’il alla à
l’église et demanda aux clercs une entrevue avec abba Arsène. Ils lui
dirent : « Restaure-toi un peu, frère, et tu le verras ». Mais
il répondit : « Je ne prendrai rien avant de l’avoir vu ». Ils
envoyèrent donc un frère pour le conduire, car sa cellule était éloignée. Ils
frappèrent à la porte, entrèrent, et, ayant salué le vieillard, ils s’assirent
en silence. Le frère, celui de l’église, dit alors : « Moi je m’en
vais, priez pour moi ». Mais l’autre frère, l’étranger, ne se sentant pas
à l’aise devant le vieillard, dit au frère : « Je m’en vais, moi
aussi, avec toi ». Et ils sortirent ensemble. L’étranger demanda ensuite à
son guide : « Conduis-moi chez abba Moïse, l’ancien brigand ».
Ils y allèrent, le vieillard les reçut avec joie et les renvoya après les avoir
traité cordialement. Le frère qui avait conduit le visiteur dit alors à
celui-ci : « Voici que je t’ai mené chez l’étranger (Arsène) et chez
l’égyptien (Moïse) ; lequel des deux préfères-tu ? » Il
répondit : « L’égyptien, bien sûr ». L’un des Pères ayant su la
chose, fit à Dieu cette prière : « Seigneur, explique-moi cela :
l’un fuit les hommes à cause de ton nom, et l’autre les
reçoit à bras ouverts à cause de ton nom ». Et voici que lui
apparurent deux grandes barques sur le fleuve ; dans l’une, il vit abba
Arsène avec l’Esprit de Dieu, voguant ensemble dans le recueillement ; sur
l’autre, il y avait abba Moïse naviguant avec les anges de Dieu qui lui servaient
des rayons de miel.
(APOPHTEGMES [IVème – Vème siècle], Arsène 38, dans :
SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père
Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 84-85)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire