22 janvier
Sachons
bien que ce n’est pas l’abondance des paroles,
mais
la pureté du cœur et les larmes de la componction
qui
nous obtiendront d’être exaucés.
(Règle
de Saint Benoît 20,3)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 5,1-13 (L'obéissance)
¹Le premier degré d'humilité est l'obéissance sans délai. ²Elle
convient à ceux qui n'ont rien de plus cher que le Christ. ³Mus par le service
sacré dont ils ont fait profession, ou par la crainte de l'enfer, et par le
désir de la gloire de la vie éternelle, ⁴dès que le supérieur a commandé
quelque chose, ils ne peuvent souffrir d'en différer l'exécution, tout comme si
Dieu lui-même en avait donné l'ordre. ⁵C'est d'eux que le Seigneur dit:
« Dès que son oreille a entendu, il m'a obéi. » ⁶Et il dit encore à
ceux qui enseignent: « Qui vous écoute, m'écoute. » ⁷Ceux qui sont
dans ces dispositions, renonçant aussitôt à leurs propres intérêts et à leur
propre volonté, ⁸quittent ce qu'ils avaient en mains et laissent inachevé ce
qu'ils faisaient. Ils suivent d'un pied si prompt l'ordre donné que, ⁹dans
l'empressement qu'inspire la crainte de Dieu, il n'y a pas d'intervalle entre
la parole du supérieur et l'action du disciple, toutes deux s'accomplissant au
même moment. ¹⁰Ainsi agissent ceux qui aspirent ardemment à la vie éternelle. ¹¹C'est pour cela qu'ils entrent dans la voie étroite dont parle le Seigneur,
lorsqu'il dit: « Étroite est la voie qui conduit à la vie. » ¹²Aussi, ne vivant plus à leur gré et n'obéissant plus à leurs désirs ni à leurs
inclinations, ils marchent au jugement et au commandement d'autrui, et désirent
se soumettre à un abbé en vivant dans un monastère. ¹³Assurément les hommes de
cette trempe imitent le Seigneur qui dit dans cette sentence: « Je ne suis
pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »
…
pour chaque jour
OBÉIR
Dans beaucoup de langues, écouter veut dire
obéir : il y a une voix qui s’exprime, une voix qui explicite une
vocation, brève peut-être, limitée dans le temps, mais vocation tout de même.
Ecouter, obéir, signifie ainsi vibrer à la voix qui s’est fait entendre, se
mettre en route pour y répondre. Vibrer signifie donc aussi émettre tous ces
signaux qui font que l’on part, que l’on suit sa vocation.
L’obéissance établit une relation. Elle lance
une sorte de pont entre celui qui donne l’ordre et celui qui le reçoit. Elle
établit un canal de communication entre l’un et l’autre. Ce qu’on demande à une
transmission, c’est de ne connaître ni parasites ni blocages. « Pas
d’intervalle entre la parole du supérieur et l’action du disciple. » Il
s’agit moins de vitesse que de pureté dans la communication. « Sans trouble,
sans retard, sans tiédeur, sans murmure, sans parole de résistance. »
Pour qu’une relation s’établisse et
subsiste, il faut que les deux termes demeurent l’un et l’autre, sans que
l’un absorbe l’autre. Ainsi, en tous lieux et temps, l’obéissance reflète
l’image du commandement. Dis-moi comment tu obéis, je te dirai comment tu es
commandé ; dis-moi comment tu commandes, je te dirai comment tu es obéi.
Pas d’apprentissage de la vie monastique, de
la vie tout court, sans cette exposition à l’autre. Et pas seulement dans le
cadre d’un ordre à donner ou à recevoir.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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