23 janvier
La
prière doit être brève et pure,
à
moins que peut-être la grâce de l’inspiration divine
ne
nous incline à la prolonger.
(Règle
de Saint Benoît 20,4)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 5,14-19 (L'obéissance)
¹⁴Mais cette obéissance ne sera bien reçue de Dieu et agréable aux
hommes, que si l'ordre est exécuté sans trouble, sans retard, sans tiédeur,
sans murmure, sans parole de résistance. ¹⁵Car l'obéissance rendue au
supérieur, c'est à Dieu qu'on la rend, puisqu'il a dit: « Qui vous écoute,
m'écoute. » ¹⁶Et c'est de bon cœur que les disciples doivent obéir parce
que « Dieu aime celui qui donne joyeusement. » ¹⁷Si, au contraire,
le disciple obéit, mais s'il le fait de mauvais gré, s'il murmure non seulement
de bouche mais encore dans son cœurs, ¹⁸même s'il exécute l'ordre reçu, cet
acte ne sera pas agréé de Dieu, qui voit le murmure dans sa conscience. ¹⁹Bien
loin d'en être récompensé, il encourt la peine des murmurateurs, s'il ne se
corrige et ne fait satisfaction.
…
pour chaque jour
« Agréable aux hommes », il est sous-entendu : aux
hommes bons. « Sans trouble », c’est-à-dire sans
hésitation : le moine ne doit pas avoir d’hésitation quand il obéit :
peut-il ou ne peut-il pas faire ? Et l’il est dit : « sans
retard », c’est qu’ils sont nombreux ceux qui tardent à se mettre à
obéir, ils ne s’exécutent pas immédiatement ; d’autres traînent au milieu
de l’obéissance ; d’autres encore prennent du retard à la fin. « Sans
tiédeur », c’est-à-dire négligemment, sans application. Nombreux sont
ceux qui obéissent au père seulement avec trouble, mais sans retard ni tiédeur,
sans murmure, sans parole de résistance. D’autres obéissent en murmurant, mais
sans parole de résistance, sans tiédeur, sans retard, sans trouble ;
d’autres obéissent, avec les paroles de
résistance ; ils sont les pires de tous, mais sans trouble ni
retard, ni tiédeur, ni murmure. Le « murmure » se pratique
derrière le dos de l’abbé. La « parole de résistance » est le
fait de qui répond en présence du supérieur qu’il ne veut pas.
(…) Le Bienheureux Benoît tire presque violemment le sens à lui, en
présentant le disciple comme celui qui donne avec joie,
qui est heureux d’obéir. Selon le sens de l’apôtre Paul, il s’agit de
l’abbé qui doit enseigner avec joie ses auditeurs, et être heureux de leur
distribuer ce qui leur est nécessaire. Pour Benoît, le sens concerne les
moines, comme nous l’avons dit : c’est le cœur content que le moine montre
son obéissance à son abbé.
(HILDEMAR DE CORBIE [? – 〸v.850], Commentaire
de la Règle de saint Benoît, Traduction française de Sœur Michèle-Marie
Caillard osb d’après le texte latin édité par le Père Rupert Mittermüller osb,
Préface par le Père Jean-Pierre Longeat osb, abbé émérite de Ligugé,
Saint-Léger Éditions, 2015, p. 209-210)
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