24 janvier
Qu’il
imite plutôt l’exemple de tendresse du bon Pasteur…
(Règle
de Saint Benoît 27,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 6,1-8 (La retenue dans le langage)
¹Faisons ce que dit le prophète: « J'ai résolu de surveiller
toutes mes voies, pour ne pas pécher par ma langue; j'ai placé une garde à ma
bouche, je me suis tu et humilié, et je me suis abstenu même de parler de
choses bonnes. » ²Le prophète nous montre par là que, si l'on doit
quelquefois s'interdire de bons discours par amour du silence, à plus forte
raison faut-il retrancher les paroles mauvaises pour éviter la peine due au
péché. ³C'est pourquoi, étant donnée l'importance du silence, on n'accordera que
rarement aux disciples, fussent-ils parfaits, la permission de parler même de
choses bonnes, saintes et édifiantes. ⁴Il est écrit, en effet: « Tu
n'éviteras pas le péché en parlant beaucoup » ; ⁵et ailleurs:
« La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » ⁶De fait, s'il
appartient au maître de parler et d'enseigner, il convient au disciple de se
taire et d'écouter. ⁷En conséquence, s'il faut demander quelque chose au
supérieur, on le fera en toute humilité, soumission et respect. ⁸Quant aux bouffonneries,
aux paroles oiseuses et qui portent à rire, nous les bannissons pour jamais et
en tout lieu, et nous ne permettons pas au disciple d'ouvrir la bouche pour de
tels propos.
…
pour chaque jour
Abba Isaac a dit : « Quand j’étais jeune, je demeurais avec
abba Cronios, et jamais il ne me dit de faire quelque chose, bien qu’il fût
vieux et tremblotant, mais de lui-même il se levait et me présentait lui-même
la cruche, à moi comme à tous les autres. Puis j’ai demeuré avec abba Théodore
de Phermé, et lui non plus ne me disait de faire quoi que ce soit, mais il
mettait lui-même la table et disait : ‘Frère, si tu veux, viens manger’.
Alors je lui disais : ‘Abba, je suis venu chez toi pour profiter ;
pourquoi ne me dis-tu pas de faire quelque chose ?’. Mais lui gardait
toujours le silence. J’allai donc rapporter cela aux vieillards. Ceux-ci
vinrent le trouver et lui dirent : ‘Abba, ce frère est venu auprès de ta
sainteté pour profiter, pourquoi ne lui dis-tu jamais de faire quelque
chose ?’. Le vieillard leur répondit : ‘Suis-je donc un supérieur de
cénobites pour lui donner des ordres ? Moi, en tout cas, je ne lui dis
rien, mais s’il veut, ce qu’il me voit faire, qu’il le fasse aussi’. À partir
de ce moment, je prenais les devants et faisais ce que le vieillard allait
faire. Quant à lui, tout ce qu’il faisait, il le faisait sans rien dire, et c’est ainsi qu’il m’apprit à travailler en silence ».
(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Isaac
le prêtre des Cellules 2, dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365
textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb,
Éditions de Solesmes, 2005, p. 180)
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