29 janvier
Avant
tout que jamais n’apparaisse le vice du murmure,
pour
quelque raison que ce soit,
ni
en paroles, ni en un signe quelconque.
(Règle
de Saint Benoît 34,6)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,24-30 (L'humilité)
²⁴Il faut par conséquent se garder du désir mauvais, parce que la mort
est placée à l'entrée même du plaisir. ²⁵C'est pourquoi l'Écriture nous donne
ce commandement: « Tu ne suivras pas tes convoitises. » ²⁶Si, donc,
« les yeux du Seigneur considèrent les bons et les méchants, » ²⁷si,
du haut du ciel, le Seigneur regarde continuellement les enfants des hommes,
pour voir « s'il en est un qui ait l'intelligence et qui cherche
Dieu » ; ²⁸si, enfin, les anges, commis à notre garde, lui rapportent
quotidiennement, jour et nuit, nos actions, concluons, mes frères, qu'à toute
heure nous devons être vigilants. ²⁹Craignons, en effet, que, selon la parole
du Psalmiste, Dieu ne nous surprenne à quelque moment « dévoyés dans le
péché et devenus mauvais. » ³⁰S'il use d'indulgence en ce temps-ci, parce
qu'il est bon et attend que nous nous corrigions, redoutons qu'il ne nous dise
un jour: « Tu as fait cela et je me suis tu. »
…
pour chaque jour
VIGILANCE HUMBLE ET SANS CRAINTE
Faut-il craindre cette transparence continuelle dans laquelle Dieu et
l’homme vivent ? Faut-il avoir peur des messages incessants qui lui
parviennent à tout moment, de la part des anges ? Sont-ils à sens unique,
porteurs ou rapporteurs seulement des écarts de tout genre ? Les anges ne
sont-ils pas aussi les messagers du regard que Dieu porte sur les bons et les
méchants, désireux d’en trouver un qui ait l’intelligence de le chercher ?
La vigilance du moine ne peut pas être simplement craintive, sur le
qui-vive d’être prise en défaut. Si elle est faite d’amour, l’humilité ne
pourra qu’être ouverte à la présence incessante de Celui pour qui et par qui
elle est précisément ce qu’elle est. S’il est vrai que les anges se déplacent à
la vitesse de la pensée, le moine vigilant et humble saura toujours que Dieu
est là, pour lui dire son pardon, sa miséricorde, son amour. Qui pourrait avoir
peur d’une telle présence continuelle ?
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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