6 janvier

Ne jamais perdre la charité.
(Règle de Saint Benoît 4,26)



La Règle de Saint Benoît…

RB Prologue 39-44

³⁹Lorsque nous avons demandé au Seigneur, mes frères, qui habitera dans sa demeure, nous avons appris ce qu'il faut faire pour y demeurer. Puissions-nous accomplir ce qui est exigé de cet habitant! ⁴⁰Il nous faut donc préparer nos cœurs et nos corps aux combats de la sainte obéissance à ses commandements. ⁴¹Quant à ce qui manque en nous aux forces de la nature, prions le Seigneur d'ordonner à sa grâce de nous prêter son aide. ⁴²Et si, désireux d'éviter les peines de l'enfer, nous voulons parvenir à la vie éternelle, ⁴³tandis qu'il en est temps encore et que nous sommes en ce corps et que nous pouvons accomplir tout cela à la lumière de cette vie, ⁴⁴courons et faisons, dès ce moment, ce qui nous profitera pour toute l'éternité.

… pour chaque jour

HABITER LA MAISON DE DIEU 

La question a donc été posée : Seigneur, qui habitera dans ta demeure ?
Assurément, le monastère est considéré comme le lieu où les moines habitent, où ils ont le lieu de leur résidence, où se déroule leur vie de tous les jours, où s’exerce la persévérance quotidienne qui doit les mener jusqu’au royaume. Tout à l’inverse des gyrovagues.
Pas plus que l’homme, pas plus que la vie, le moine ne peut donc se passer de lieu. Il habite, il demeure, il loge. Il a une définition : c’est-à-dire des limites, des frontières, ouvertes ou fermées, c’est selon. Il a un chez soi. Et, mieux que le substantif abstrait « maison », la préposition « chez » exprime admirablement combien la vie s’enracine localement. En français, la dite préposition ne commande jamais une chose inerte, mais bien un nom de vivant. Chez toi, chez lui, chez moi.
Dis-moi où tu habites, dis-moi chez qui tu habites, je te dirai qui tu es. Pour se montrer homme de Dieu, il faut habiter la maison de Dieu. Pour être un homme de Dieu, il faut que le moine ait son lieu dans une communauté qui lui procure ce « chez Dieu » tant désiré par saint Benoît. Il n’y faut rien moins que « la puissante catégorie des cénobites » (1,13). 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)














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