7 janvier

Dire la vérité de cœur comme de bouche.
(Règle de Saint Benoît 4,28)



La Règle de Saint Benoît…

RB Prologue 45-50 

⁴⁵C'est à cette fin que nous voulons fonder une école où l'on serve le Seigneur. ⁴⁶Dans cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni de pesant. ⁴⁷Si, toutefois, il s'y rencontrait quelque chose d'un peu rigoureux, qui fût imposé par l'équité pour corriger nos vices et sauvegarder la charité, ⁴⁸garde-toi bien, sous l'effet d'une crainte subite, de quitter la voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. ⁴⁹En effet, à mesure que l'on progresse dans la voie religieuse et dans la foi, le cœur se dilate, et l'on court dans la voie des commandements de Dieu, avec la douceur ineffable de l'amour. ⁵⁰Ne nous écartons donc jamais de son enseignement, et persévérant jusqu'à la mort dans sa doctrine au sein du monastère, participons par la patience aux souffrances du Christ pour mériter d'avoir part à son royaume. Amen.

… pour chaque jour

Marie Madeleine, après être venue au tombeau sans y trouver le corps du Seigneur, crut qu'on l'avait enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Une fois venus, ceux-ci constatèrent et ils crurent qu'il en était comme elle l'avait dit. L'Évangile note aussitôt : Après cela, les disciples rentrèrent chez eux. Puis il ajoute : Mais Marie restait là dehors, à pleurer.
À ce sujet, il faut mesurer avec quelle force l'amour avait embrasé l'âme de cette femme qui ne s'éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l'avaient quitté. Elle recherchait celui qu'elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu'elle croyait enlevé. C'est pour cela qu'elle a été la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l'efficacité d'une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole : Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Elle a donc commencé par chercher, et elle n'a rien trouvé ; elle a persévéré dans sa recherche, et c'est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s'est produit, c'est que ses désirs ont grandi à cause de son attente, et en grandissant ils ont pu saisir ce qu'ils avaient trouvé. Car l'attente fait grandir les saints désirs. Si l'attente les fait tomber, ce n'était pas de vrais désirs. C'est d'un tel amour qu'ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. Aussi David dit-il : Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? Aussi l'Église dit-elle encore dans le Cantique des cantiques : Je suis blessée d’amour. Et plus loin : Mon âme a défailli.
Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? On lui demande le motif de sa douleur, afin que son désir s'accroisse, et qu'en nommant celui qu'elle cherchait, elle rende plus ardent son amour pour lui.
Jésus lui dit : Marie. Après qu'il l'eut appelée par le mot banal de « femme », sans être reconnu, il l'appelle par son nom. C'est comme s'il lui disait clairement: « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais pas en général, comme les autres, je te connais d'une façon particulière. » Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle l'appelle aussitôt Rabboni, c'est-à-dire maître, parce que celui qu'elle cherchait extérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher. 

(SAINT GRÉGOIRE LE GRAND [°v.540 – 〸604], Homélie sur l’Évangile de Jean)









Aucun commentaire: