10 février

Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ…
(Règle de Saint Benoît 53,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 8,1-4 (Les offices divins dans la nuit)

¹Durant l'hiver, c'est-à-dire du 1er novembre à Pâques, on se lèvera à la huitième heure de la nuit; la prudence le demande ainsi ; ²de la sorte on se sera reposé un peu plus de la moitié de la nuit et la digestion sera terminée au réveil. ³Le temps qui reste après les Vigiles sera employé à l'étude du Psautier ou des leçons, par les frères du moins qui en ont besoin. De Pâques au 1ier novembre, on réglera l'horaire de telle sorte que les Vigiles, après un court intervalle pendant lequel les frères sortiront pour les nécessités de la nature, soient suivies immédiatement des Laudes, qui doivent être chantées au point du jour.

… pour chaque jour

Tout de suite après son très long chapitre sur l’humilité, Benoît passe, sans aucune transition à une longue série d’une dizaine de chapitres sur l’Office Divin. Dans ces chapitres, Benoît ne présente pas des réflexions théologiques sur l’Office Divin, mais décrit simplement comment on le célèbre. Cette description, si on la considère attentivement nous révèle la compréhension spirituelle que Benoît avait de la Prière des Heures.
La prière, […], est communion avec Dieu. Or, dans son expression visible, et en particulier dans son expression commune, qu’est la prière communautaire, cette communion avec Dieu s’incarne et s’exprime dans une communion avec la nature, et tout particulièrement avec les rythmes de la nature. L’univers créé est une sorte de symphonie ou une sorte de danse faite de rythmes multiples. Il y a le rythme des saisons qui reviennent chaque année. Dans le contexte italien où vivait Benoît, les deux saisons intermédiaires du printemps et de l’automne sont peu marquées ; mais l’hiver et l’été sont deux grandes parties de l’année nettement distinctes l’une de l’autre. L’Office se célèbrera différemment en chacune de ces périodes. Et puis il y a la nuit et le jour. Il était coutumier dans toute l’antiquité de diviser la nuit en douze veilles le jour également en douze sections ou heures. Évidemment durant l’hiver chacune des douze heures de la nuit sont plus longues et celles du jour sont plus brèves ; et vice versa durant l’été.
On peut évidemment dire que cela n’a plus grande importance de nos jours, puisque nous avons des montres, et aussi que nous avons en général le courant électrique qui nous permet pratiquement de faire les mêmes activités de jour ou de nuit. Mais nous perdons alors de vue la communion avec la nature et le cosmos, si importante pour Benoît – une communion qui implique une attention à tous les besoins corporels, puisque c’est avec notre corps que nous communions avec la nature. 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 4 juillet 2010)









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