1 avril
Tenons-nous
pour psalmodier
de
manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle
de Saint Benoît 19,7)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 50,1-4 (Les frères qui travaillent loin de l'oratoire ou qui sont en voyage)
¹Les frères qui travaillent fort loin et qui ne peuvent revenir à
l'oratoire aux heures voulues - ²l'abbé ayant jugé qu'il en est bien ainsi - ³accompliront l'Œuvre de Dieu sur place et à genoux, avec le respect dû à Dieu. ⁴De même, ceux qui sont envoyés en voyage ne laisseront point passer les
Heures prescrites; ils les diront comme ils pourront, en leur particulier, et
ne négligeront pas de s'acquitter de ce devoir de leur service.
…
pour chaque jour
Les frères qui sont au travail loin de l’église ou qui sont en voyage ne
doivent jamais oublier l’obligation fondamentale du
moine, celle de la prière continuelle. Mais ils ne doivent pas oublier non plus
qu’ils font partie d’une communauté. Lorsque la communauté se réunit,
les frères qui ne peuvent être présents à l’Office à cause d’autres obligations
communautaires doivent s’efforcer de s’unir visiblement à la prière commune.
À l’époque où le travail par lequel les moines gagnaient leur vie était
la plupart du temps un travail agricole, il arrivait souvent qu’une partie de
la communauté soit aux champs à l’heure où les autres moines priaient à
l’église, surtout à l’époque des récoltes, et en général au moment des Petites
Heures. On apportait alors un certain nombre de psautiers pour pouvoir célébrer
les Offices sur le lieu du travail à l’heure voulue. (…)
La situation contemporaine est généralement différente. D’une part il
faut sans cesse se rappeler que rien ne doit être préféré à l’Office
divin ; d’autre part il existe de nombreuses situations où un service de
la communauté nous empêche d’être présents à tel ou tel office. (…) L’important
est que cette absence des Offices soit vraiment justifiée par un service
communautaire et non pas la conséquence d’une fantaisie personnelle. (…)
Et puis, il y a la situation où l’on est en voyage, qui est traitée dans
la deuxième partie de ce chapitre. L’important, lorsqu’on voyage, surtout si
par nos fonctions on est plus souvent appelé à le faire, est de veiller à
maintenir l’équilibre dans notre vie entre les divers éléments de la vie
monastique, et de ne pas négliger de consacrer des moments, tout au long de la
journée, où l’on se remet en présence de Dieu pour une prière plus explicite,
scandant en quelque sorte une prière continuelle. (…)
Ce qu’il faut retirer de ce chapitre c’est, d’une part, de ne jamais
oublier, quelles que soient nos obligations de travail, le besoin de prier sans
cesse et d’exprimer visiblement cette prière à certaines heures. D’autre part,
même dans une prière personnelle et parfois solitaire, il ne faut jamais
oublier que nous appartenons à une communauté et rester sans cesse en lien avec
la prière de la communauté même lorsque d’autres obligations communautaires
nous empêchent d’y être présents.
(DOM
ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire
de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 22 avril 2012)
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