11 avril

On donnera des aides à ceux qui sont faibles,
afin qu’ils s’acquittent de leur tâche sans tristesse.
(Règle de Saint Benoît 35,3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 58,1-16 (La manière de recevoir les frères)

¹On n'accordera pas facilement l'entrée à celui qui vient s'y engager dans la vie religieuse ; ²mais on fera ce que dit l'Apôtre: « Eprouvez les esprits pour discerner s'ils sont de Dieu. » ³Si le postulant persévère à frapper à la porte, et s'il supporte patiemment les rebuffades et les difficultés qui lui sont faites à son entrée, et s'il persiste dans sa demande depuis quatre ou cinq jours, il obtiendra alors la permission d'entrer. Il passera quelques jours dans le logis des hôtes. Ensuite, il passera dans le logis des novices, où ils méditent, mangent et dorment. On lui donnera, pour le conduire, un ancien qui soit apte à gagner les âmes et qui veillera sur lui très attentivement. Il examinera avec attention si le novice cherche vraiment Dieu, s'il est attentif à l'Œuvre de Dieu, à l'obéissance et aux humiliations. On lui fera connaître toutes les choses dures et âpres par lesquelles on va à Dieu. S'il promet de persévérer en sa résolution, alors, après deux mois, on lui lira cette Règle tout au long, ¹⁰et on lui dira: « Voici la loi sous laquelle tu veux militer. Si tu peux l'observer, entre; sinon, tu es libre de te retirer. » ¹¹S'il persiste, on le reconduira au susdit logement des novices, et on se remettra à éprouver de toute manière sa patience. ¹²Au bout de six mois, on lui lira encore la Règle, afin qu'il sache à quoi il s'engage. ¹³S'il persévère toujours, après quatre autres mois, on lui relira encore une fois la même Règle. ¹⁴Si enfin, après mûre délibération, il promet de la garder dans tous ses points et d'observer tout ce qui est commandé, il sera reçu dans la communauté, ¹⁵sachant au surplus que, en vertu de la Règle, il ne lui est plus permis, à partir de ce jour, de sortir du monastère, ¹⁶ni de secouer le joug de cette Règle, qu'après une aussi longue délibération il a été à même de refuser ou d'accepter.

… pour chaque jour

Dieu est partout, tout entier, immense. Partout il est proche, selon le témoignage qu'il donne de lui-même : Je suis, dit-il, un Dieu proche, et non un Dieu lointain. Le Dieu que nous cherchons ne demeure donc pas loin de nous : nous l'avons parmi nous si nous en sommes dignes. Il habite en nous comme l'âme dans le corps, si du moins nous sommes pour lui des membres sains que le péché n'a pas tués. À cette condition, il habite vraiment en nous, lui qui a dit : J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux. S'il nous fait la grâce d'habiter en nous, nous sommes véritablement vivifiés par lui, comme ses membres vivants. En lui, dit l'Apôtre, nous avons la vie, le mouvement et l’être.
Mais qui pourra suivre le Très-Haut jusqu'en son être inexprimable et incompréhensible ? Qui scrutera les profondeurs de Dieu ? Qui risquera de traiter de l'origine éternelle de l'univers ? Qui se glorifiera de connaître le Dieu infini qui emplit tout et enveloppe tout, pénètre tout et dépasse tout, embrasse tout et se dérobe à tout, lui que personne n'a jamais vu, tel qu'il est ? Que nul n'ait donc la présomption de sonder l'impénétrable profondeur de Dieu, le quoi, le comment, le pourquoi de son être. Cela ne peut être ni exprimé, ni scruté, ni pénétré. Crois simplement, mais avec force, que Dieu est et qu’il sera tel qu’il a été, car Dieu est immuable.
Qui donc est Dieu ? Père, Fils et Esprit Saint, Dieu est un. Ne te demande rien de plus au sujet de Dieu. Que ceux qui veulent savoir le fond des choses concernant Dieu commencent par considérer l'ordre naturel. Le savoir concernant la Trinité est en effet justement comparé à la profondeur de la mer, dont la Sagesse a dit : Ce qui est profond, qui peut l'atteindre ? Comme le fond des mers est invisible aux regards des hommes, ainsi la divine Trinité demeure insaisissable à la compréhension humaine. C'est pourquoi, si quelqu'un veut comprendre ce qu'il doit croire, qu'il ne s'imagine pas pouvoir le faire davantage par des raisonnements que par la foi ; car la sagesse divine ainsi recherchée se retirera plus loin encore.  Recherche donc la suprême connaissance non en discutant, mais en menant une vie parfaite, non par la langue mais par la foi qui jaillit d'un cœur simple et n'est pas le résultat des conjectures d'une docte impiété. Si tu cherches l'ineffable par des raisonnements, il s'éloignera davantage de toi ; si c'est par la foi, la sagesse se tiendra où elle demeure : à ta porte ; et où elle se tient, elle peut être vue, ne fût-ce qu'en partie. En toute vérité, elle est atteinte dès l'instant où l'on croit à l'invisible, sans pour autant le comprendre. Puisque Dieu est invisible, nous devons croire en lui ; et cependant Dieu peut être vu en quelque manière par le cœur pur. 

(SAINT COLOMBAN DE LUXEUIL [°v.540 – 〸615], Instruction sur la foi)









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