10 avril
Les
frères se serviront mutuellement.
Personne
ne sera dispensé du service de la cuisine,
sinon
pour cause de maladie
ou
pour quelque occupation de grande utilité.
(Règle
de Saint Benoît 35,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 57,1-9 (Les artisans du monastère)
¹S'il y a des artisans dans le monastère, ils exerceront leur métier en
toute humilité, à la condition que l'abbé le leur permette. ²Si l'un d'eux
venait à s'enorgueillir de ce qu'il sait faire, se persuadant qu'il apporte
quelque profit au monastère, ³on lui interdira l'exercice de son métier et il
ne s'en occupera plus, à moins qu'il ne se soit humilié et que l'abbé ne lui
ait commandé d'y retourner. ⁴Si l'on doit vendre des ouvrages de ces artisans,
ceux qui feront la transaction se garderont bien de commettre aucune fraude. ⁵Ils se souviendront toujours d'Ananie et de Saphire, de peur que la mort que
ceux-ci subirent dans leur corps, ils ne la subissent dans leur âme, ⁶eux et
tous ceux qui commettraient de la fraude au sujet des biens du monastère. ⁷Pour ce qui concerne les prix, on verra à ce que l'avarice ne s'y glisse pas. ⁸Au contraire, on vendra un peu moins cher que les séculiers, ⁹« afin
qu'en tout Dieu soit glorifié. »
…
pour chaque jour
On peut noter en premier lieu le fait que Benoît apprécie que certains
moines puissent avoir des talents particuliers dans le domaine du travail, et
il désire que ces talents soient utilisés au service de la communauté. Il y met
cependant une condition absolue. C’est que l’exercice de ce talent ne nuise en
rien à l’option fondamentale qui consiste à ne rien préférer, absolument
rien, au Christ (RB 72,11). Pour lui la pureté du cœur et le
détachement qu’elle implique passent avant toute satisfaction personnelle que
le moine puisse trouver dans l’exercice de son talent, aussi bien qu’avant tout
profit que la communauté peut en tirer.
(…)
Benoît dit : « S’il y a des artisans au monastère… ».
Dans le contexte sociologique de son époque les frères arrivant au monastère
avec une formation comme artisan ne devaient pas être nombreux. De nos jours,
la situation est différente. Même si ceux qui ont un vrai talent artistique
sont encore une minorité, comme dans la société en général, à peu près tous
arrivent avec des compétences dans divers domaines d’activité. Le principe
énoncé par Benoît demeure toujours valable. Pour quelqu’un qui a choisi de vivre
en communauté, l’exercice de ses talents, de ses compétences et de ses
connaissances doit être fait au service de la communauté.
(…)
« Qu’en toutes choses Dieu soit glorifié ». Pour Benoît, il est important que Dieu soit glorifié par l’Opus Dei,
par la prière privée, par la qualité de la vie spirituelle des moines, mais
aussi par le travail et même par la commercialisation des fruits du travail.
Tous les aspects de la vie du moine forment une unité, et il est important que
ce soit par cet ensemble unifié que Dieu soit glorifié.
(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 15 juillet 2012)
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