22 avril

Qu’en tout Dieu soit glorifié.
(Règle de Saint Benoît 57,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 65,1-10 (Le prieur du monastère)

¹Bien souvent il arrive que l'établissement du prieur fasse naître de graves conflits dans les monastères. ²Il s'en trouve, en effet, qui, enflés d'un méchant esprit d'orgueil, s'imaginent être de seconds abbés, et qui, s'attribuant une autorité sans contrôle, entretiennent des conflits et causent des dissensions dans la communauté. ³Cela se produit surtout en ces lieux où le prieur est établi par le même évêque ou par les mêmes abbés que l'abbé lui-même. On voit aisément combien cette manière de faire est absurde. C'est elle, qui, dès le début de son institution, donne au prieur matière à s'enorgueillir. Elle lui suggère qu'il est soustrait au pouvoir de son abbé, puisque: « Toi aussi, se dira-t-il, tu as été établi par ceux-là mêmes qui ont institué l'abbé. » De là surgissent des jalousies, des conflits, des détractions, des rivalités, des cabales, les pires désordres. Or, si l'abbé et le prieur sont opposés de sentiments, il est impossible que, dans une telle discorde, leurs âmes ne se trouvent pas en danger. Ceux également qui vivent sous leur conduite, prenant partie pour l'un ou pour l'autre, vont à leur perte. ¹⁰De ce péril sont responsables au premier chef ceux qui se sont faits les auteurs d'un pareil dérèglement.

… pour chaque jour

Dans ce chapitre, nous avons le rappel d’une chose très grave. Combien l’autorité est chose sérieuse : elle n’appartient qu’à Dieu. Un supérieur qui a vraiment compris que tout ce qu’il a est à Dieu ne trouve pas dans son pouvoir matière à s’imposer, à tyranniser. Au contraire, il redoute plutôt de devenir un obstacle, un écran entre Dieu et les âmes. Plus on souligne l’obéissance à un supérieur, plus on voit que ce n’est pas à lui qu’en définitive elle s’adresse, mais à Dieu. Il faudrait que le supérieur soit le plus humble de tous : humilité, source de force en même temps que de douceur. Un père abbé, un supérieur, reçoivent extérieurement des marques de révérence qui peuvent paraître déplacées, abusives. Il n’en est rien si on sait qu’elles s’adressent à Dieu. Le supérieur lui-même ne se trouve pas gêné : il sait bien que tout cela ne s’adresse pas à sa pauvre personne.

Écoute, 1970

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 634)









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