24 avril
En
tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert…
(Règle de Saint Benoît
61,10)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 66,1-8 (Les portiers du monastère)
¹À la porte du monastère on placera un sage vieillard, qui sache
recevoir et rendre un message, et dont la maturité le préserve de toute
oisiveté. ²Le portier devra avoir sa cellule près de la porte, afin que ceux
qui viennent trouvent toujours à qui parler. ³Et aussitôt qu'on aura frappé ou
qu'un pauvre aura appelé, il répondra Deo gratias ou Benedic. ⁴Puis, avec toute la mansuétude que donne la crainte de Dieu, il s'empressera de
donner réponse avec une charité fervente. ⁵Si le portier a besoin d'aide, on
lui donnera un frère plus jeune. ⁶Le monastère doit, autant que possible, être
disposé de telle sorte que l'on y trouve tout le nécessaire: de l'eau, un
moulin, un jardin et des ateliers pour qu'on puisse pratiquer les divers
métiers à l'intérieur de la clôture. ⁷De la sorte les moines n'auront pas
besoin de se disperser au-dehors, ce qui n'est pas du tout avantageux pour
leurs âmes. ⁸Et nous voulons que cette Règle soit lue souvent en communauté
afin qu'aucun frère ne s'excuse sous prétexte d'ignorance.
…
pour chaque jour
ÊTRE ACCUEILLI DÈS LE SEUIL
Comme toute porte d’entrée, tout lieu d’accueil, la porterie du
monastère est le sas qui permet de quitter le monde d’où je viens et de
pénétrer dans le monde vers lequel je me dirige. On perd les repères du premier,
on espère acquérir les repères du second. Il est donc important d’être
accueilli, pour conjurer l’éventuelle angoisse devant le vide et l’inconnu.
S’entendre dire Deo gratias (équivalent de Dieu soit loué) ou Benedic
(souhait de bénédiction), c’est entendre une invitation à se laisser mettre
dans le contexte. L’arrivant, tout inconnu qu’il soit, est un signe de la
présence de Dieu. Il est accueilli comme tel. On rend grâces parce qu’il est
là, on bénit la source de bénédiction qui se présente sous la forme de
l’arrivant.
Lu ici le premier jour de l’an, ce chapitre a de quoi éclairer et
nourrir les innombrables souhaits qui s’échangent à cette époque. Nous quittons
une année pour entrer dans une autre, un monde encore inconnu. Il faudra y
reconnaître le signe de la présence de Dieu. Se mettre dès le début dans le
climat d’action de grâces et de bénédiction, c’est accueillir celui qui vient,
si inconnu soit-il. C’est s’empresser de lui donner réponse avec une charité
fervente.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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