7 avril

Que tout soit commun à tous…
(Règle de Saint Benoît 33,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 55,1-14 (Les vêtements et les chaussures des frères)

¹Pour les habits à donner aux frères, on aura égard aux conditions et au climat des lieux qu'ils habitent. ²Il leur en faut davantage dans les régions froides et moins dans les pays chauds. ³C'est à l'abbé d'apprécier cette différence. Nous estimons toutefois que, dans les endroits tempérés, une coule et une tunique suffisent pour chaque moine: coule velue en hiver, en été légère et usagée; avec cela, un scapulaire pour le travail; pour couvrir les pieds, des bas et des souliers. Les moines ne se mettront pas en peine de la couleur ou de la grossièreté de ces divers objets. Ils se contenteront de ce qu'on pourra trouver au pays qu'ils habitent ou se procurer à meilleur marché. Quant à la mesure des habits, l'abbé veillera à ce qu'ils ne soient pas trop courts mais à la taille de chacun. Lorsqu'on en recevra de neufs, on rendra toujours et immédiatement les vieux qui seront déposés au vestiaire pour les pauvres. ¹⁰Il suffit, en effet, à un moine d'avoir deux tuniques et deux coules pour en changer la nuit, et pour pouvoir les laver. ¹¹Tout ce qu'on pourrait avoir en plus est superflu et doit être retranché. ¹²Les frères rendront également les vieilles chaussures et tout ce qui est usé, lorsqu’ils recevront du neuf. ¹³Ceux qui sont en voyage recevront du vestiaire des caleçons; à leur retour, ils les restitueront, après les avoir lavés. ¹⁴Les coules et tuniques seront un peu meilleures que celles qu'ils portent d'habitude. Reçues du vestiaire au départ, elles y seront remises à la rentrée.

… pour chaque jour

La première chose sur laquelle Benoît insiste est la simplicité. Bien sûr, on verra à ce que les vêtements correspondent au climat, puisque leur but premier est de protéger le corps – ils seront plus épais pour l’hiver et plus légers pour l’été. Ils devront aussi être de la taille adaptée à la personne (…). Mais à part ça, dit Benoît, les frères ne se préoccuperont pas de la couleur ou de la « grossièreté » des vêtements ; ils prendront ce qu’ils peuvent acheter à bon prix dans la région où ils habitent.
La seconde chose importante pour Benoît est d’éviter l’esprit d’accumulation. Il est si facile d’accumuler les paires de chaussettes, les chemises, ou les caleçons !... Sans doute une sorte de compensation pour toutes les choses plus importantes auxquelles on a renoncé. En bon psychologue Benoît rappelle à l’abbé l’obligation de voir à ce que tous aient tout ce dont ils ont besoin, afin d’éviter le prétexte d’accumuler en prévision du manque.
Benoît ne manque pas l’occasion de faire encore ici allusion au « communisme intégral » de la première Communauté chrétienne de Jérusalem, où tout était en commun mais où tout était distribué selon les besoins de chacun. L’égalité ne consiste pas à ce que tous aient exactement la même chose, mais à ce que chacun ait exactement ce dont il a besoin. Et les besoins dont il faut tenir compte sont autant d’ordre psychologique que physique. 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 1 juillet 2012)









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