13 mai
Avant
tout,
demande
à Dieu par une très instante prière
qu’il
mène à bonne fin tout bien que tu entreprennes.
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 4)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
2,16-22 (Les qualités que doit
avoir l'abbé)
¹⁶Que l'abbé ne fasse donc point acception des personnes dans le
monastère. ¹⁷Qu'il n'aime point l'un plus que l'autre, si ce n'est celui qu'il
trouvera plus avancé dans les bonnes actions et l'obéissance. ¹⁸L'homme libre
ne sera pas préféré à celui qui sera venu de l'esclavage, à moins qu'il n'y ait
à cela une autre cause raisonnable. ¹⁹Si l'abbé juge, pour un juste motif,
pouvoir faire cette distinction, qu'il en use ainsi à l'égard de chacun, de
quelque condition qu'il soit; hormis le cas susdit, que chacun garde sa place ! ²⁰Car, libres ou esclaves, nous sommes tous un dans le Christ, et nous portons
tous les mêmes armes, au service d'un même Seigneur. Auprès de Dieu, en effet,
il n'y a pas acception de personnes. ²¹La seule chose qui nous distingue à ses
yeux, c'est le fait d'être plus riche que d'autres en bonnes œuvres et en
humilité. ²²L'abbé témoignera donc à tous une égale charité; et il n'y aura
pour tous qu'une même discipline, appliquée selon les mérites de chacun.
…
pour chaque jour
Dans la première partie du chapitre 2 de sa Règle, saint Benoît situe
l’abbé par rapport au Christ dont il est le représentant au sein de la
communauté. L’abbé doit donc s’efforcer d’incarner la bonté du Christ auprès de
ses frères, et leur transmettre son enseignement. Il enseignera par son
comportement aussi bien que par ses paroles. Dans les versets suivants Benoît
en tire un certain nombre de conséquences.
La première de ces conséquences est d’éviter toute acception de
personnes, c’est-à-dire avoir la même attitude à l’égard de tous ses frères,
quelle que soit leur provenance sociale. Dieu, rappelle-t-il, ne fait pas
acception des personnes. Il faut dire qu’on était alors dans une société
romaine fortement stratifiée où les classes sociales jouaient un très grand
rôle. Parmi ceux qui venaient au monastère il y en avait de la vieille noblesse
romaine, mais aussi des serviteurs et des esclaves de cette noblesse, sans
compter ceux qui provenaient de toutes les peuplades qu’on appelaient
« barbares » et qui remplaçaient graduellement cette ancienne
noblesse. L’abbé doit avoir à l’égard de tous la même
attitude, car nous sommes tous les serviteurs du Christ. Plus loin dans
sa Règle, Benoît en déduira que nous devons être les serviteurs les uns des
autres.
Il anticipe aussi sur ce qu’il dira plus loin sur le rang en communauté,
où nous avons le rang correspondant au jour et à l’heure de notre arrivée,
quelle que soit notre provenance. La seule distinction dans l’attitude de
l’abbé à l’égard des frères doit correspondre au mérite.
(DOM
ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire
de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 28 février
2010)
Le Béguinage - Anvers
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