3 mai
Il
est un mauvais zèle, un zèle amer,
qui
sépare de Dieu et mène à l’enfer.
De
même, il est un bon zèle
qui
sépare des vices et mène à Dieu et à la vie éternelle.
C’est
ce zèle que les moines pratiqueront
avec
un très ardent amour.
(Règle
de Saint Benoît 72,1-3)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
Prologue 8-13
⁸Levons-nous donc, enfin, l'Ecriture nous y incite: « L'heure est
venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil. » ⁹Ouvrons les yeux à la
lumière divine. Ayons les oreilles attentives à la voix de Dieu qui nous crie
chaque jour cet avertissement: ¹⁰« Aujourd'hui, si vous entendez sa voix,
n'endurcissez pas vos cœurs », ¹¹et ailleurs: « Qui a des oreilles
entende ce que l'Esprit dit aux Eglises ». ¹²Et que dit-il? « Venez,
mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur ». ¹³« Courez pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les
ténèbres de la mort ne vous saisissent. »
…
pour chaque jour
La lumière est douce, dit l'Ecclésiaste, et c'est bien bon de
contempler le soleil visible avec les yeux de notre corps. Car si la lumière
disparaissait, le monde n'aurait plus d'aspect, et la vie serait sans vie. Et
c'est pourquoi Moïse, le contemplateur de Dieu, a dit jadis : Dieu vit
que la lumière était bonne. Mais nous devons penser à la grande,
véritable et éternelle lumière qui éclaire tout homme venant dans ce
monde, c'est-à-dire le Christ, le Sauveur du monde et son Rédempteur. Après
s'être fait voir aux prophètes, il s'est fait homme et il est allé jusqu'aux
extrémités de la condition humaine, ce qui fait dire au prophète David : Chantez
à Dieu un psaume pour son nom, frayez la route à celui qui monte au couchant :
son nom est ‘le Seigneur’, bondissez de joie devant sa face.
L'Ecclésiaste a donc dit que la lumière était
douce : il a prédit qu'il serait bon pour nous de voir de nos yeux le soleil de
gloire, c'est-à-dire celui qui a dit, au temps de sa divine incarnation : Moi,
je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les
ténèbres, il aura la lumière de la vie. Et encore : Voici le
jugement : la lumière est venue dans le monde. Ainsi donc, cette
lumière du soleil, vue par les yeux de notre corps, annonçait le soleil
spirituel, le Soleil de justice. C'est vraiment le soleil le plus
doux qui se soit levé pour ceux qui, en ce temps-là, ont eu le bonheur d'être
ses disciples, et de le regarder de leurs yeux pendant qu'il partageait la vie
des hommes, comme s'il était un homme ordinaire. Et pourtant, il était aussi
par nature Dieu véritable ; c'est pourquoi il était en mesure de rendre la vue
aux aveugles, de faire marcher les boiteux et entendre les sourds ; il a
purifié les lépreux et, d'un seul mot, rappelé les morts à la vie. Et
maintenant encore, il n'y a vraiment rien de plus doux que de fixer sur lui les
yeux de notre esprit pour contempler et se représenter son inexprimable et
divine beauté ; il n'y a rien de plus doux que d'être illuminés et embellis par
cette participation et cette communion à la lumière, d'avoir le cœur adouci,
l'âme sanctifiée, et d'être remplis d'une allégresse
divine tous les jours de la vie présente.
C'est ce que le Sage Ecclésiaste nous laisse
entendre, lorsqu'il dit : Si l'homme vit de nombreuses années, qu'il se
réjouisse en elles toutes. En vérité, ce soleil de justice est, pour ceux
qui le regardent, le pourvoyeur de la joie selon cette prophétie de David
: Les justes sont en fête devant la face de Dieu, ils débordent
d'allégresse ! Et encore : Criez au Seigneur votre joie,
hommes justes : hommes droits, à vous la louange !
(SAINT GRÉGOIRE
D’AGRIGENTE [° v.559 – 〸v.630 ?), Commentaire sur l’Ecclésiaste)
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