10 juin
Les
offices des Laudes et des Vêpres
ne
devront jamais se conclure sans que le supérieur dise,
en
dernier lieu, en entier, et au milieu de l’attention générale,
l’oraison
dominicale,
à
cause des épines de querelles
qui
ont accoutumé de se produire.
(Règle
de Saint Benoît 13,12)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,62-70 (L'humilité)
⁶²Voici le douzième degré d'humilité: le moine non seulement possède
cette vertu dans son cœur, mais encore la manifeste au dehors par son attitude. ⁶³À l'Œuvre de Dieu, à l'oratoire, dans le monastère, au jardin, en chemin,
aux champs, qu'il soit assis, en marche ou debout, il aura toujours la tête
inclinée, le regard fixé à terre ⁶⁴se sentant à toute heure chargé de ses
péchés, il se voit déjà traduit devant le tribunal redoutable de Dieu, ⁶⁵et
répète toujours dans son cœur ce que le publicain de l'Evangile disait, les
yeux fixés à terre: « Seigneur, je ne suis pas digne, moi, pécheur, de
lever les yeux vers le ciel »; ⁶⁶et encore avec le Prophète: « Je me
tiens courbé et humilié de toute manière. » ⁶⁷Après avoir gravi tous ces
degrés d'humilité, le moine parviendra bientôt à cet amour de Dieu, qui, devenu
parfait, bannit la crainte. ⁶⁸Grâce à cet amour, il accomplira sans peine,
comme naturellement et par habitude, ce qu'auparavant il n'observait qu'avec
frayeur. ⁶⁹Il n'agira plus sous la menace de l'enfer, mais par amour du
Christ, par l'accoutumance même du bien et par l'attrait des vertus. ⁷⁰Voilà
ce que le Seigneur daignera manifester dans son serviteur, purifié de ses
défauts et de ses péchés, grâce à l'Esprit-Saint.
…
pour chaque jour
Fixons-nous solidement au rempart ;
appuyons-nous de toutes nos forces sur le roc inébranlable qu'est le Christ,
selon cette parole de l'Écriture : Il m'a fait reprendre pied sur le
roc, il a raffermi mes pas. Ainsi établis et réconfortés, mettons-nous à
contempler : nous verrons ce qu'il nous dit et ce que nous répondrons à qui
nous fait reproche.
Le premier degré de la contemplation en
effet, mes bien-aimés, c'est que sans cesse nous considérions ce que veut le
Seigneur, ce qui lui plaît, ce qui lui est agréable. En beaucoup de choses nous
l'offensons tous, notre manque de simplicité heurte la droiture de sa volonté,
et cela nous empêche de nous unir, de nous attacher à lui. Humilions-nous donc
sous la main puissante du Dieu très-haut et hâtons-nous d'exposer toute notre
misère devant les yeux de sa miséricorde en disant : Guéris-moi,
Seigneur, et je serai guéri, sauve-moi et je serai sauvé, et encore
: Prends pitié de moi, Seigneur, guéris mon âme, car j’ai péché contre
toi.
Lorsque l'œil du cœur est purifié par ce
genre de pensées, nous ne vivons plus le cœur plein d'amertume mais dans les
délices qui se trouvent en l'Esprit de Dieu. Déjà nous ne considérons plus
quelle est la volonté de Dieu sur nous, mais quelle est cette volonté en
elle-même. Car c'est dans sa volonté qu'est la vie, et absolument rien n'est
plus utile et plus avantageux que de s'accorder à sa volonté. Et c'est pourquoi
l'empressement que nous mettons à vouloir conserver notre vie, mettons-le
aussi, dans la mesure du possible, à ne point dévier du chemin qui y mène.
Ensuite, lorsque nous aurons progressé
quelque peu dans l'ascèse spirituelle en suivant comme guide l'Esprit Saint qui
scrute les profondeurs mêmes de Dieu, représentons-nous combien le Seigneur est
tendresse, combien il est bon en lui-même. Demandons avec le prophète de voir
la volonté du Seigneur, demandons-lui de nous faire visiter non plus notre cœur
mais son temple. Et avec lui nous dirons encore : Mon âme en moi s’est
troublée, c’est pourquoi je me souviendrai de toi.
Ces deux choses résument le contenu de toute
la vie spirituelle : au spectacle de nous-mêmes, nous sommes troublés et
contrits pour notre salut, tandis que, dans la contemplation de Dieu, nous
respirons et la joie du Saint-Esprit nous procure la consolation. D'une part, crainte et humilité; d'autre part, espérance
et charité.
(SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX [°1090 – 〸1153], Sermon)
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