11 juillet

Tempérer tellement toutes choses
que les forts désirent faire davantage
et que les faibles ne se dérobent pas.
(Règle de Saint Benoît 64,19)



La Règle de Saint Benoît…

RB 33,1-8 (Si les moines doivent avoir quelque chose en propre)

¹Avant tout, il faut retrancher du monastère jusqu'à la racine ce vice de la propriété. ²Que personne n'ait donc la témérité de rien donner ou recevoir sans l'autorisation de l'abbé ; ³ni de rien posséder en propre, quoi que ce puisse être, ni livres, ni tablettes, ni stylet pour écrire, en un mot absolument rien, puisqu'il n'est même plus licite aux moines d'avoir à leur disposition ni leur corps ni leurs volontés. Ils doivent espérer et attendre du père du monastère tout ce qui leur est nécessaire. Et personne ne pourra avoir quelque chose que l'abbé n'ait donné ou permis. Que tout soit commun à tous, ainsi qu'il est écrit. Que personne ne dise que quelque chose lui appartient, ni n'ait la témérité de se l'approprier. Si quelqu'un se complaisait en ce vice détestable, on l'admonesterait une et deux fois ; s'il ne s'amendait pas, on le corrigerait.



… pour chaque jour

Si les moines doivent avoir quelque chose en propre. Est-ce tellement important ? Oui, parce qu’il s’agit de notre vie de charité. Jésus l’a dit : « Nul ne peut servir deux maîtres ». C’est ou bien le ciel, ou la terre. Et nous savons bien que du fait que nous avons tout quitté pour Dieu, un rien suffit pour nous retenir et paralyser notre recherche de Dieu. La délicatesse dans la pratique de la pauvreté n’a rien de mesquin pour qui comprend la délicatesse de l’amour divin. Ayons pour toutes choses mises à notre disposition un respect aimant. Attention aux pièges que nous pouvons rencontrer : cadeaux, besoins de nos emplois, etc. Il y a là surtout occasions d’actes de détachement très agréables à Dieu. Nos emplois doivent être pourvus de certains objets dont nous n’avons pas personnellement besoin, et offrir certaines facilités. Sachons distinguer ce qui est pour l’emploi et ce qui est pour notre usage personnel. Ne nous installons pas. Pauvreté, parce que notre bien est ailleurs ; pauvreté parce que notre bien c’est Dieu.

Écoute, 1959

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 402)









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