24 juillet

Ouvrons les yeux à la lumière divine.
Ayons les oreilles attentives à la voix de Dieu…
(Règle de Saint Benoît – Prologue 9)



La Règle de Saint Benoît…

RB 44,1-10 (Comment les excommuniés font satisfaction)

¹Celui qui, pour faute grave, aura été excommunié de l'oratoire et de la table commune, demeurera prosterné, devant la porte de l'oratoire, pendant qu'on y célèbrera l'Œuvre de Dieu, et ne dira mot ; ²mais il se tiendra le visage contre terre et le corps étendu, aux pieds de tous ceux qui sortent de l'oratoire. ³Il continuera cette pratique jusqu'à ce que l'abbé juge la satisfaction suffisante. Et lorsque l'abbé le lui aura commandé, il viendra se jeter à ses pieds et à ceux de tous les frères, afin qu'ils prient pour lui. Alors, si l'abbé l'ordonne, il sera reçu au chœur et occupera le rang que l'abbé aura déterminé. Il ne lui sera cependant pas permis, sans un nouvel ordre de l'abbé, ni d'entonner un psaume, ni de lire une leçon ou quoi que ce soit. De plus, à toutes les Heures, au moment où s'achève l'Œuvre de Dieu, il se prosternera à terre, à la place qu'il occupe, et fera ainsi satisfaction jusqu'à ce que l'abbé lui ordonne de cesser. Ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés seulement de la table, satisferont dans l'oratoire; ils le feront jusqu'à ce que l'abbé les en dispense, ¹⁰en leur donnant sa bénédiction, et en disant : ‘Cela suffit’.



… pour chaque jour

Réparation. Ce chapitre s’occupe de la réparation. Avant de voir comment réparer ou même en quoi peut consister la réparation, il faut nous émerveiller qu’elle soit possible. Comment, en effet, un acte effectivement posé, avec toutes les conséquences concrètes qu’il a pu entraîner en nous et dans les autres, peut-il être repris, annulé, dépouillé de toute sa nocivité ? Comment le temps passé, tel que nous l’avons fait peut-il être neutralisé ? Comment l’offense faite à Dieu peut-elle disparaître ? Nous devons chercher d’abord la réponse du côté de l’amour éternel de Dieu : si l’amour est blessé par l’offense, il est plus fort qu’elle ; il est trop fort pour en être atteint, diminué ou simplement affaibli ; aussi bien, si l’amour en Dieu demeure identique, une rencontre nouvelle avec Lui est toujours possible, d’autant plus qu’il s’agit d’un amour éternel, c’est-à-dire toujours présent, qui recouvre et englobe toute la durée des hommes : de la sorte, chaque instant peut être pour nous une sorte de recommencement absolu dans notre vie avec Dieu.
Si nous regardons maintenant la réparation du côté de l’homme, considérons que seul l’amour, fruit du Saint-Esprit en nous, fait le prix de nos actes ; or l’amour est susceptible d’une croissance qualitative infinie ; le souvenir et le regret du péché qui se développent à la Lumière de Dieu peuvent être l’occasion d’une flamme d’amour plus intense. Celle-ci cherche à s’exprimer, comme elle peut, par des gestes de sacrifice qui en sont le signe et, en retour, la nourrissent. Finalement, Dieu et le prochain auront été mieux aimés et c’est ce surcroît d’amour, tant de la part de Dieu riche en miséricorde que de la part de l’homme saisi par la grâce du repentir, qui rend comme absolument inexistant tout ce qui a pu précéder. Ce jeu du péché, de la miséricorde et d’un repentir aimant est fondamental dans notre vie chrétienne : Jésus l’a vécu en notre nom et nous le refaisons à sa suite.

Écoute, 1968

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 476-477)









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