26 juillet
Voyez
comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté,
nous
montre le chemin de la vie.
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 20)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
46,1-6 (Ceux qui font des
fautes en quelque autre chose)
¹Lorsqu'un moine dans un travail quelconque à la cuisine, au cellier,
dans un service, à la boulangerie, au jardin, dans l'exercice d'un métier, ou
en quelque lieu que ce soit, fait une faute, ²brise ou perd quelque chose, ou
commet un autre délit, ³il ira aussitôt s'en accuser spontanément devant
l'abbé et la communauté. S'il ne le fait pas ⁴et que son manquement soit connu
par un autre, il subira une peine plus sévère. ⁵Mais s'il s'agit d'un péché
secret de l'âme, il le manifestera seulement à son abbé ou aux pères
spirituels, ⁶qui sachent guérir et leurs propres plaies et celles des autres
sans les découvrir ni les divulguer.
…
pour chaque jour
Ce que l’on doit retenir de ces trois chapitres (44-45-46) de la Règle,
c’est l’importance dans toute vie spirituelle – comme d’ailleurs dans toute vie
humaine, tout simplement – de reconnaître ses erreurs, aussi bien ses erreurs
involontaires que ses fautes. Il n’y a pas de correction possible et donc pas
de progrès sans cette reconnaissance. Et lorsqu’on vit en communauté, il est
important de reconnaître que toute erreur, même involontaire, affecte la
communauté et que le respect de la communauté demande que, d’une façon ou de l’autre,
on manifeste à ses frères qu’on reconnaît cette erreur – ou cette faute – et qu’on
s’en excuse et qu’on demande pardon. Avant d’être une attitude spirituelle, c’est
tout simplement une attitude de politesse et de respect.
La dernière phrase du chapitre 46 montre que, pour Benoît, tout cela est
différent d’une autre attitude encore plus importante concernant les fautes secrètes
de notre âme. Celles-ci ne doivent pas être exposées en public mais il faut s’en
ouvrir à un père spirituel, qui peut être l’abbé ou un autre des « pères
spirituels », dit Benoît. (Il ne s’agit pas de la confession sacramentelle
privée, qui n’apparaîtra que quelques siècles plus tard).
En une phrase bien structurée Benoît décrit l’attitude que doivent avoir
ces « pères spirituels » : d’abord savoir soigner leurs propres
blessures, puis celles des autres, et être d’une discrétion absolue sur ce qu’on
leur dit. Il s’agit évidemment d’une simple allusion à une réalité qui
exigerait un traitement beaucoup plus élaboré : l’ouverture du cœur.
En tout cas cette dernière phrase nous rappelle, comme le fait souvent
Benoît, que toutes les règles qu’exige la bonne
organisation d’une vie communautaire n’ont de sens que si elles nous conduisent
à la pureté du cœur qui nous permet de voir Dieu. Heureux les cœurs
purs, car ils verront Dieu.
(DOM
ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire
de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 29 février 2012)
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