12 août

Entendre volontiers les saintes lectures.
(Règle de Saint Benoît 4,55)



La Règle de Saint Benoît…

RB 58,17-29 (La manière de recevoir les frères)

¹⁷Avant d'être reçu, il promettra donc publiquement, dans l'oratoire, stabilité, vie religieuse et obéissance ¹⁸en la présence de Dieu et de ses saints, en sorte que, si jamais il fait autrement, il sache qu'il sera damné par celui dont il se moque. ¹⁹De cette promesse, il fera une demande écrite au nom des Saints dont les reliques sont en ce lieu, et de l'abbé présent. ²⁰Il écrira cette demande de sa propre main, ou du moins, s'il est illettré, il priera un autre de l'écrire pour lui. Le novice lui-même la signera, et de sa main la déposera sur l'autel. ²¹Lorsqu’il l'y aura placée, il entonnera aussitôt ce verset: « Reçois-moi, Seigneur, selon ta parole, et je vivrai, et ne me confonds pas dans mon attente. » ²²Toute la communauté répétera trois fois ce verset, et conclura par le Gloria Patri. ²³Le novice se prosternera alors aux pieds de chacun des frères, afin qu'ils prient pour lui. À dater de ce jour, on le tiendra pour membre de la communauté. ²⁴S'il possède quelque avoir, ou bien il le distribuera auparavant aux pauvres, ou bien il l'attribuera au monastère par une donation solennelle, sans rien se réserver du tout ; ²⁵car il sait que, dès cet instant, il ne peut plus même disposer de son propre corps. ²⁶On le dépouillera donc immédiatement dans l'oratoire de tous les effets personnels dont il était vêtu, et on le revêtira d'habits appartenant au monastère. ²⁷Les vêtements qu'il aura quittés seront conservés au vestiaire, ²⁸afin que si, un jour, à l'instigation du diable, il voulait sortir du monastère - ce qu'à Dieu ne plaise - on puisse lui ôter les habits du monastère et le chasser. ²⁹On ne lui rendra pas néanmoins sa demande écrite, que l'abbé a prise jadis sur l'autel, mais on la gardera dans le monastère.



… pour chaque jour

LA PROMESSE DU MOINE

Stabilité. Peut-on s’engager à durer sans crainte de s’user ? Peut-on concevoir de ne pas être bouleversé par tous les inévitables changements que comporte une vie ? Ne serait-ce que le passage de la jeunesse à l’âge mûr, de l’âge adulte à celui de la vieillesse ? Où trouver ce que la durée ne peut pas user, qui n’a pas de fin, qui peut-être n’a pas non plus de commencement ?
Obéissance. Peut-on lier sa liberté au bon vouloir d’un autre ? Un homme aurait-il le droit d’abandonner à un autre le soin de décider de son destin ? Où trouver alors la relation qui n’exploite pas, la soumission qui n’écrase pas, l’abandon qui ne démissionne pas ? Où trouver le vis-à-vis qui respecte, qui épanouit, qui libère ?
Vie religieuse. Conversion. Est-ce possible de changer radicalement ? Peut-on procéder à une telle refonte de soi-même, sans cesser d’être qui on est ? Où trouver le moteur d’une telle transformation ?
Où, sinon dans l’amour tellement bien chanté par saint Paul ? Généreux, prévenant, ne faisant pas de zèle intempestif, sans vantardise, ne cherchant pas son intérêt, trouvant son plaisir dans la vérité, supportant tout, se fiant à tout, résistant à tout. Ne cessant jamais. 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









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