4 août
Honorer
tous les hommes.
(Règle
de Saint Benoît 4,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 53,1-15 (La réception des hôtes)
¹Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car lui-même
doit dire un jour: « J'ai demandé l'hospitalité et vous m'avez
reçu. » ²À tous, on témoignera l'honneur qui leur est dû, surtout aux
proches dans la foi et aux pèlerins. ³Dès qu'un hôte aura été annoncé, le
supérieur et les frères se hâteront au-devant de lui avec toutes les marques de
la charité. ⁴Après avoir fait la prière ensemble, on échangera la paix. ⁵Ce
baiser de paix ne se donnera qu'après la prière, pour déjouer les artifices du
démon. ⁶Dans ce salut, on témoignera à tous les hôtes une profonde humilité
et, soit à leur arrivée, soit à leur départ, ⁷c'est par une inclination de
tête ou une prostration du corps qu'on adorera en eux le Christ même qu'on
reçoit. ⁸Aussitôt accueillis, les hôtes seront conduits à la prière. Puis le
supérieur, ou tel autre qui en aura reçu mandat, s'assiéra en leur compagnie ⁹et on leur lira l'Écriture Sainte, pour leur édification. Ensuite on leur
témoignera toute l'humanité possible. ¹⁰Le supérieur rompra le jeûne pour
manger avec eux, à moins qu'il ne s'agisse d'un jeûne important qu'on ne puisse
enfreindre. ¹¹Quant aux frères, ils garderont leurs jeûnes accoutumés. ¹²L'abbé versera de l'eau sur les mains des hôtes ; ¹³lui-même, aidé de la
communauté, leur lavera les pieds. ¹⁴Ce qu'ayant fait, ils diront: « Nous
avons reçu, Seigneur, ta miséricorde au milieu de ton temple. » ¹⁵Ce sont
aux pauvres et aux pèlerins surtout qu'on manifestera le plus d'attentions
parce que c'est particulièrement en leur personne que l'on reçoit le Christ.
Pour les riches, en effet, la crainte de leur déplaire porte d'elle-même à les
honorer.
…
pour chaque jour
RECEVOIR, DONNER
Si je reçois un cadeau, une lettre, de l’or, je ne donne évidemment pas.
Si je reçois chez moi un invité, je donne. Si je reçois un hôte au nom du
Christ, je donne et je reçois. Dans la langue française tout au moins, le
verbe « recevoir » connaît ainsi de
subtiles variations de sens susceptibles d’enrichir la lecture de ce chapitre.
Les hôtes seront reçus comme le Christ. D’emblée, un accueil ainsi
qualifié exclut toute forme de paternalisme. Si le Christ vient à moi, c’est
bien pour me partager quelque chose de lui-même, pour me dire une parole sur
son père, sur Dieu. Aussi le premier lieu d’accueil est la prière, là où il a
dit qu’il se tiendrait au milieu de nous, son lieu naturel, pourrait-on
ajouter.
Si le Christ vient à moi, c’est aussi pour recevoir de moi cette «
humanité » qu’il est venu chercher lorsque, Verbe, il s’est fait chair. Toutes
les marques de la charité, la paix, l’humilité, autant de manifestations qui
viennent enrichir l’humanité du Christ, toujours en attente d’un accroissement.
Qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. Qui me reçoit, donne à Celui
qui m’a envoyé.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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