14 septembre
Ce que tu ne veux pas qu’on te
fasse,
ne le fais pas à
autrui.
(Règle de Saint
Benoît 61,14)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 2,30-32 (Les qualités que doit avoir l'abbé)
³⁰L'abbé doit toujours se rappeler ce qu'il est, se rappeler le titre
qu'il porte; savoir qu'il est exigé davantage à qui a été confié davantage. ³¹Qu'il considère combien difficile et laborieuse est la charge qu'il a reçue de
conduire les âmes et de s'accommoder aux caractères d'un grand nombre. Tel a
besoin d'être conduit par les caresses, tel autre par les remontrances, tel
encore par la persuasion. ³²L'abbé doit donc se conformer et s'adapter aux
dispositions et à l'intelligence de chacun, en sorte qu'il puisse, non
seulement préserver de tout dommage le troupeau qui lui est confié, mais encore
se réjouir de l'accroissement de ce bon troupeau.
…
pour chaque jour
Les prédicateurs de la vérité, ceux qui sont
les officiants de la grâce divine, nous ont appris depuis le commencement et
chacun à son époque jusqu'à la nôtre, que Dieu veut notre salut. Et ils nous
disent que Dieu n'aime, ne désire rien davantage que de voir les hommes se
tourner vers lui par une véritable conversion.
Et le Verbe divin de Dieu le Père a voulu
montrer qu'un tel désir était beaucoup plus divin que tout autre. Bien plus, il
est lui-même le premier et incomparable témoignage de la bonté infinie. Par un
abaissement en notre faveur qui défie toute expression, il a daigné partager
notre vie par l'Incarnation. Par ses actes, ses souffrances, ses paroles,
adaptés à notre condition, il nous a réconciliés avec Dieu le Père, alors que
nous étions des ennemis en guerre avec lui ; et alors que nous étions exilés de
la vie bienheureuse, il nous y a ramenés.
En effet, il ne s'est pas contenté de guérir
nos maladies par ses miracles, en prenant sur lui nos souffrances et nos
faiblesses ; non seulement, en acceptant la mort comme s'il y était astreint,
lui qui est sans péché, il a payé notre dette et nous a libérés de nos fautes
nombreuses et redoutables. En outre, il nous a instruits de mille manières pour
que nous ayons une bonté pareille à la sienne et il nous a invités à un parfait
amour mutuel.
C'est pourquoi il s'écriait : Je ne
suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, pour qu'ils se
convertissent. Et aussi : Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du
médecin, mais les malades. Il a dit aussi qu'il était venu chercher
et sauver ce qui était perdu. Et aussi qu'il avait été envoyé aux
brebis perdues de la maison d'Israël. Il a encore suggéré par la
parabole de la drachme perdue qu'il était venu récupérer l'effigie royale
souillée par l'ordure des vices. Et il a dit encore : Vraiment, je vous
le dis, on se réjouira dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit.
C'est pourquoi l'homme qui était tombé sur
des bandits, qui avait été dépouillé de tous ses vêtements, et qui avait été
abandonné à demi-mort, du fait de ses blessures, il l'a réconforté avec du vin,
de l'huile, et lui a fait des pansements ; après l'avoir mis sur sa monture, il
l'a confié à une auberge et, après avoir pourvu à ses besoins, il lui promit de
régler à son retour les dépenses supplémentaires.
C'est pour cela encore qu'il nous montre le
Père très bon se penchant vers son fils prodigue de retour, l'embrassant alors
qu'il revient vers lui par la conversion, pour lui rendre toutes les parures de
la gloire paternelle, sans lui faire aucun reproche pour le passé.
C'est pour cela qu'il a ramené au bercail la
brebis qui avait abandonné le troupeau divin, après l'avoir trouvée errante par
les montagnes et les collines ; sans la chasser devant lui, sans l'épuiser de fatigue, mais en la
mettant sur ses épaules, il la réintroduit miséricordieusement parmi
ses pareilles.
C'est pourquoi il a crié : Venez à
moi, vous tous qui peinez sous le fardeau, dont le cœur est accablé, et moi, je
vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug. Ce qu'il appelle joug,
ce sont les commandements, c'est une vie conforme à l'Évangile ; il
appelle fardeau ce qui semble pesant dans la pénitence : Oui,
dit-il, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger.
En outre, en montrant la justice et la bonté
divines, il prescrit : Soyez saints, soyez parfaits, soyez
miséricordieux comme votre Père des cieux. Et aussi : Pardonnez, et vous
serez pardonnés. Et enfin : Tout ce que vous voulez que les autres
fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
(SAINT MAXIME LE CONFESSEUR [°580 – 〸662], Lettre)
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