30 octobre

Les offices des Laudes et des Vêpres
ne devront jamais se conclure sans que le supérieur dise,
en dernier lieu, en entier, et au milieu de l’attention générale, 
l’oraison dominicale,
à cause des épines de querelles
qui ont accoutumé de se produire.
(Règle de Saint Benoît 13,12)



La Règle de Saint Benoît…

RB 23,1-5 (L'excommunication pour les fautes)

¹S'il se rencontre quelque frère récalcitrant ou désobéissant ou orgueilleux ou murmurateur ou qui viole en quelque point la sainte Règle ou les ordres de ses anciens, et cela avec mépris, ²il sera averti par ses anciens, une et deux fois selon le précepte de Notre-Seigneur, en particulier. ³S'il ne s'amende pas, on le réprimandera publiquement devant tous. Si, malgré cela, il ne se corrige pas, qu'il soit excommunié, s'il comprend la gravité de cette peine. Mais s'il est endurci, qu'il soit puni par un châtiment corporel.



… pour chaque jour


CHÂTIMENT CORPOREL ? 

À trois endroits de sa règle, saint Benoît ouvre la porte au châtiment corporel : ici même, quand il envisage que l’abbé puisse punir de cette façon (2,28) ; et lorsque les récalcitrants ne veulent pas se plier à ce qui leur est demandé (71,9). Il s’y résigne, semble-t-il, puisqu’il veut d’abord suivre toutes les autres pistes possibles. Lorsqu’on sait combien saint Benoît est soucieux, pour le moine, qu’il comprenne le sens de la peine qu’on lui inflige, comment lire cette mesure apparemment d’un autre âge et qui semble écarter toute intelligence possible ?
Le corps ne comprendrait-il pas ? Pourquoi refuser que saint Benoît lui fasse cette confiance ? Il ne s’agit pas ici de revenir à la fessée, au martinet ou au fouet ! Qui sait vraiment ce que peut le corps ? Nous avons sous les yeux tant d’exploits qui supposent une ascèse inscrite dans les os, les articulations, les postures inlassablement répétées. Pourquoi ne pas demander au moine de montrer jusque dans son corps qu’il a compris l’éventuelle gravité de sa faute ? Saint Benoît ne demande-t-il pas qu’il fasse de même pour l’humilité (7,62) ?
Châtier son corps, demandent les instruments des bonnes œuvres (4,11). Est-ce exclu de responsabiliser ainsi le moine et de l’inviter à cette maîtrise de lui-même entachée peut-être par une faute ? Serait-ce pour rien que le Verbe s’est fait chair, éprouvant jusque dans son corps la faute de l’humanité à racheter ?
 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









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