27 novembre
Que l’abbé haïsse les vices, mais
qu’il aime les frères.
(Règle de Saint Benoît 64,11)
(Règle de Saint Benoît 64,11)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
48,1-9 (Le travail manuel de
chaque jour)
¹L'oisiveté est ennemie de l'âme. Les frères doivent donc consacrer
certaines heures au travail des mains et d'autres à la lecture des choses
divines. ²C'est pourquoi nous croyons pouvoir régler l'une et l'autre de ces
occupations de la manière suivante : ³De Pâques au 13 septembre, les frères
sortiront dès le matin pour s'employer aux travaux nécessaires, depuis la
première heure du jour jusqu'à la quatrième environ ; ⁴depuis la quatrième
jusqu'à la sixième, ils s'adonneront à la lecture. ⁵Après la sixième heure,
leur dîner fini, ils se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si
quelqu'un veut lire, il pourra le faire tout bas de façon à n'incommoder
personne. ⁶On dira None plus tôt qu'à l'ordinaire, environ à la huitième heure
et demie. Après quoi, ils se mettront de nouveau à l'ouvrage jusqu'aux Vêpres. ⁷Si les frères se trouvent obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à
travailler eux-mêmes aux récoltes, ils ne s'en affligeront point ; ⁸c'est
alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs
mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtres. ⁹Que tout néanmoins se fasse
avec modération, par égard pour les faibles.
… pour chaque jour
PAUVRETE ET NÉCESSITÉ EXIGENT
Saint Benoît a utilisé trois fois le verbe exiger. Pour rappeler à l’abbé (2,30) qu’on exige plus de celui à qui on a confié plus. Pour demander qu’on ne néglige pas pauvres et pèlerins, car la crainte des puissants exige quasiment qu’on cherche à leur plaire (53,15). Pour éviter aux moines de s’attrister, au cas où nécessité et pauvreté viendraient à rappeler leurs exigences (48,7).
Le français exiger n’a pas gardé un des sens de l’équivalent latin : faire sortir, pousser (dans le dos). Ce sera bon de se laisser inspirer par cette image constructive.
L’abbé doit le savoir : tout ce qu’il a reçu en confiance est comme ce qui le pousse à aller de l’avant. Il faut que l’amour des pauvres et des pèlerins soit au moins aussi fort que celui qui pousse à aller vers les riches. Il faut se réjouir d’être comme poussé au-devant du travail : bienheureuses nécessité et pauvreté, elles sont comme l’épée dans les reins, balayant toute hésitation, consolant de toute éventuelle tristesse.
Faire sortir, pousser, franchir, traverser, parfaire. Autant d’évocations de cette sortie de soi-même qui ne trouve son véritable nom que dans l’amour. L’amour qui confie et se voit confier. Qui est riche, assurément, mais ne s’affiche jamais comme une quelconque puissance. Qui est pauvre, assurément, mais ne s’en attriste jamais. Qui est grand, le plus grand.
Saint Benoît a utilisé trois fois le verbe exiger. Pour rappeler à l’abbé (2,30) qu’on exige plus de celui à qui on a confié plus. Pour demander qu’on ne néglige pas pauvres et pèlerins, car la crainte des puissants exige quasiment qu’on cherche à leur plaire (53,15). Pour éviter aux moines de s’attrister, au cas où nécessité et pauvreté viendraient à rappeler leurs exigences (48,7).
Le français exiger n’a pas gardé un des sens de l’équivalent latin : faire sortir, pousser (dans le dos). Ce sera bon de se laisser inspirer par cette image constructive.
L’abbé doit le savoir : tout ce qu’il a reçu en confiance est comme ce qui le pousse à aller de l’avant. Il faut que l’amour des pauvres et des pèlerins soit au moins aussi fort que celui qui pousse à aller vers les riches. Il faut se réjouir d’être comme poussé au-devant du travail : bienheureuses nécessité et pauvreté, elles sont comme l’épée dans les reins, balayant toute hésitation, consolant de toute éventuelle tristesse.
Faire sortir, pousser, franchir, traverser, parfaire. Autant d’évocations de cette sortie de soi-même qui ne trouve son véritable nom que dans l’amour. L’amour qui confie et se voit confier. Qui est riche, assurément, mais ne s’affiche jamais comme une quelconque puissance. Qui est pauvre, assurément, mais ne s’en attriste jamais. Qui est grand, le plus grand.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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