10 janvier
Tenons-nous
pour psalmodier de manière
que notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle de Saint Benoît 19,7)
que notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle de Saint Benoît 19,7)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 2,1-10 (Les qualités que doit avoir
l'abbé)
¹L'abbé qui est jugé digne de gouverner le monastère doit se rappeler
sans cesse le titre qu'il porte et réaliser par ses actes le titre de
supérieur. ²On croit fermement, en effet, qu'il tient la place du Christ dans
le monastère, puisqu'on l'appelle de son nom même, ³selon ces paroles de
l'Apôtre: « Vous avez reçu l'esprit des fils d'adoption, par lequel nous
crions: Abba, c'est-à-dire Père ». ⁴L'abbé ne doit donc rien enseigner,
établir ou commander qui s'écarte des préceptes du Seigneur ; ⁵mais ses ordres
et ses enseignements doivent se répandre dans l'esprit de ses disciples, comme
un levain de la divine justice. ⁶L'abbé doit se souvenir sans cesse qu'au
redoutable jugement de Dieu, il devra rendre un compte exact de deux choses: de
son enseignement et de l'obéissance de ses disciples. ⁷Qu'il sache que l'on
imputera à la faute du pasteur tout ce que le Père de famille trouvera de
mécompte dans ses brebis. ⁸Au contraire, c'est pour autant qu'il aura consacré
toute sa sollicitude pastorale à un troupeau turbulent et indocile, et dépensé
tous ses soins pour guérir leurs maladies spirituelles, ⁹que lui-même sera
absous au jugement du Seigneur et pourra lui dire avec le prophète: « Je
n'ai point caché ta justice, dans mon cœur: je leur ai dit ta fidélité et ton
salut, mais ils n'en ont fait aucun cas et ils m'ont méprisé. » ¹⁰Alors,
en punition, la mort frappera ces brebis qui ont été rebelles aux soins de leur
pasteur.
…
pour chaque jour
Les paroles que nous avons chantées expriment notre condition chrétienne
: nous sommes les brebis de Dieu. Car c'est lui le Seigneur notre Dieu,
c'est lui qui nous a faits. Il est notre Dieu. Nous sommes le peuple de son
pâturage, les brebis guidées par sa main. Les bergers humains n'ont pas
fait les brebis qu'ils possèdent ; les brebis qu'ils conduisent, ce n'est pas
eux qui les ont créées. Tandis que le Seigneur notre Dieu, parce qu'il est Dieu
et créateur, a fait pour lui les brebis qu'il possède et qu'il conduit. Ce
n'est pas un autre qui les a rassemblées, et celles qu'il a rassemblées, ce
n’est pas un autre qui les conduit.
Après avoir professé dans ce cantique que nous sommes ses brebis, le peuple de son pâturage, les brebis guidées par sa main, écoutons ce qu'il nous dit comme à ses brebis. Précédemment, il parlait aux bergers et nous étions dans l'effroi ; maintenant, c'est aux brebis qu'il parle et vous l'écoutez avec sécurité. Qu'y a-t-il donc dans ces paroles aujourd'hui ? Ne devrions-nous pas, à notre tour, être en sécurité, tandis que vous éprouveriez de l'effroi ? Pas du tout. D'abord parce que nous avons beau être pasteurs, le pasteur n'écoute pas seulement avec effroi ce qui est dit aux pasteurs, mais aussi ce qui est dit aux brebis. Car s'il écoute tranquillement ce qui est dit aux brebis, c'est qu'il ne s'intéresse pas à elles. Ensuite, et nous l'avons dit plus d'une fois à votre charité, deux points doivent être considérés à notre sujet : le premier c'est que nous sommes chrétiens, le second c'est que nous avons l'autorité. Du fait que nous avons l'autorité, nous sommes comptés parmi les pasteurs, si nous en sommes de bons. Du fait que nous sommes des chrétiens, nous sommes nous aussi, avec vous, des brebis. Que le Seigneur s'adresse aux pasteurs ou aux brebis, nous devons donc toujours l'écouter avec effroi, et l'inquiétude ne doit pas quitter notre cœur.
Apprenez donc, mes frères, pourquoi le Seigneur réprimande les brebis déloyales, et ce qu'il promet à ses brebis. Et vous, dit-il, mes brebis. Quel bonheur d'être le troupeau de Dieu. Si l'on y réfléchit, mes frères, même au milieu des larmes et des épreuves présentes, cela donne une grande joie. Car il a été dit : Toi qui es le pasteur d'Israël à celui dont il est dit : Il n'a pas sommeil, il ne dort pas, le gardien d'Israël. Donc, il veille sur nous quand nous veillons, il veille aussi sur nous quand nous dormons. Si le bétail d'un homme est en sécurité à cause de son berger humain, quelle doit être notre sécurité lorsque c'est Dieu qui nous conduit, non seulement parce qu'il nous conduit, mais aussi parce qu’il nous a faits !
Et vous, dit-il, mes brebis,
parole du Seigneur : Voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre
béliers et boucs. Qu'est-ce que les boucs viennent faire dans le troupeau
de Dieu ? Dans les mêmes pâturages, auprès des mêmes sources, les boucs
destinés à être mis à la gauche du Seigneur sont mélangés avec les brebis de sa
droite. Ils commencent par être tolérés avant d'être séparés. Et cela exerce la
patience des brebis, à la ressemblance de la patience de Dieu. C'est lui qui
fera la séparation : les uns à gauche, les autres à droite.
Après avoir professé dans ce cantique que nous sommes ses brebis, le peuple de son pâturage, les brebis guidées par sa main, écoutons ce qu'il nous dit comme à ses brebis. Précédemment, il parlait aux bergers et nous étions dans l'effroi ; maintenant, c'est aux brebis qu'il parle et vous l'écoutez avec sécurité. Qu'y a-t-il donc dans ces paroles aujourd'hui ? Ne devrions-nous pas, à notre tour, être en sécurité, tandis que vous éprouveriez de l'effroi ? Pas du tout. D'abord parce que nous avons beau être pasteurs, le pasteur n'écoute pas seulement avec effroi ce qui est dit aux pasteurs, mais aussi ce qui est dit aux brebis. Car s'il écoute tranquillement ce qui est dit aux brebis, c'est qu'il ne s'intéresse pas à elles. Ensuite, et nous l'avons dit plus d'une fois à votre charité, deux points doivent être considérés à notre sujet : le premier c'est que nous sommes chrétiens, le second c'est que nous avons l'autorité. Du fait que nous avons l'autorité, nous sommes comptés parmi les pasteurs, si nous en sommes de bons. Du fait que nous sommes des chrétiens, nous sommes nous aussi, avec vous, des brebis. Que le Seigneur s'adresse aux pasteurs ou aux brebis, nous devons donc toujours l'écouter avec effroi, et l'inquiétude ne doit pas quitter notre cœur.
Apprenez donc, mes frères, pourquoi le Seigneur réprimande les brebis déloyales, et ce qu'il promet à ses brebis. Et vous, dit-il, mes brebis. Quel bonheur d'être le troupeau de Dieu. Si l'on y réfléchit, mes frères, même au milieu des larmes et des épreuves présentes, cela donne une grande joie. Car il a été dit : Toi qui es le pasteur d'Israël à celui dont il est dit : Il n'a pas sommeil, il ne dort pas, le gardien d'Israël. Donc, il veille sur nous quand nous veillons, il veille aussi sur nous quand nous dormons. Si le bétail d'un homme est en sécurité à cause de son berger humain, quelle doit être notre sécurité lorsque c'est Dieu qui nous conduit, non seulement parce qu'il nous conduit, mais aussi parce qu’il nous a faits !
(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 – 〸430], Sermon
« Sur les brebis »)
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