20 janvier

On donnera des aides à ceux qui sont faibles,
afin qu’ils s’acquittent de leur tâche sans tristesse.
(Règle de Saint Benoît 35,3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 4,44-62 (Les instruments des bonnes œuvres)

⁴⁴Craindre le jour du jugement.
⁴⁵Redouter l'enfer.
⁴⁶Désirer la vie éternelle de toute l'ardeur de l'esprit.
⁴⁷Avoir chaque jour la menace de la mort devant les yeux.
⁴⁸Veiller à toute heure sur les actions de sa vie.
⁴⁹Tenir pour certain qu'en tout lieu Dieu nous regarde.
⁵⁰Briser contre le Christ les pensées mauvaises, sitôt qu'elles naissent dans le cœur, et les découvrir à un père spirituel.
⁵¹Garder sa langue de tout propos mauvais ou pernicieux.
⁵²Ne pas aimer à beaucoup parler.
⁵³Ne pas dire de paroles vaines ou qui portent à rire.
⁵⁴Ne point aimer le rire lourd ou bruyant.
⁵⁵Entendre volontiers les saintes lectures.
⁵⁶S'appliquer fréquemment à la prière.
⁵⁷Confesser chaque jour à Dieu dans la prière avec larmes et gémissements ses fautes passées,
⁵⁸et, de plus, se corriger de ses fautes.
⁵⁹Ne pas accomplir les désirs de la chair.
⁶⁰Haïr sa volonté propre.
⁶¹Obéir en tout aux ordres de l'abbé, même si, à Dieu ne plaise, il agit autrement; se souvenant du précepte du Seigneur: « Faites ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font, ne le faites pas. »
⁶²Ne pas vouloir être appelé saint avant de l'être, mais le devenir d'abord, alors on le sera appelé avec plus de vérité.



… pour chaque jour

Un frère demanda à abba Pœmen : « Pourquoi ne puis-je devenir libre avec les vieillards pour leur découvrir mes pensées ? ». Le vieillard lui répondit : « Abba Jean Colobos disait : En personne l’Ennemi ne trouve autant de joie qu’en ceux qui ne manifestent pas leurs pensées ». On disait d’un frère qu’il était aux prises avec le blasphème et qu’il rougissait de le dire. Entendait-il parler de grands vieillards, il allait les trouver pour s’en confesser ; mais, une fois arrivé, il avait honte d’avouer. Il venait donc souvent aussi chez abba Pœmen ; le vieillard voyait bien qu’il avait des pensées, et il s’affligeait de ce que le frère ne les découvrait pas. Aussi un jour, prenant les devants, il lui dit : « Voilà si longtemps que tu viens ici ayant des pensées à me découvrir et, quand tu es là, tu ne veux pas les dire, mais à tout coup tu repars affligé avec elles. Dis-moi donc, mon enfant, ce que tu as ». Le frère lui dit : « C’est à blasphémer Dieu que le démon me pousse, et j’avais honte de le dire ». Il lui raconta l’affaire et fut aussitôt soulagé. Le vieillard lui dit : « Ne te tracasse pas, mon enfant, mais chaque fois que cette pensée vient, dis-toi : ‘Moi, je n’ai rien à y voir. Que ton blasphème soit sur toi, Satan ; de cette chose-là, mon âme n’en veut pas’. Or toute chose dont l’âme ne veut pas est de courte durée ». Ayant été ainsi guéri, le frère s’en alla. 

(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Pœmen 101 et 93, dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 92-93)









Aucun commentaire: