11 mars
Désirer
la vie éternelle de toute l’ardeur de l’esprit.
(Règle de Saint Benoît 4,46)
(Règle de Saint Benoît 4,46)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 33,1-8 (Si les moines doivent avoir quelque chose en propre)
¹Avant tout, il faut retrancher du monastère jusqu'à la racine ce vice
de la propriété. ²Que personne n'ait donc la témérité de rien donner ou
recevoir sans l'autorisation de l'abbé ; ³ni de rien posséder en propre, quoi
que ce puisse être, ni livres, ni tablettes, ni stylet pour écrire, en un mot
absolument rien, ⁴puisqu'il n'est même plus licite aux moines d'avoir à leur
disposition ni leur corps ni leurs volontés. ⁵Ils doivent espérer et attendre
du père du monastère tout ce qui leur est nécessaire. Et personne ne pourra
avoir quelque chose que l'abbé n'ait donné ou permis. ⁶Que tout soit commun à
tous, ainsi qu'il est écrit. Que personne ne dise que quelque chose lui
appartient, ni n'ait la témérité de se l'approprier. ⁷Si quelqu'un se
complaisait en ce vice détestable, on l'admonesterait une et deux fois ; ⁸s'il
ne s'amendait pas, on le corrigerait.
…
pour chaque jour
Extirper radicalement l’esprit de propriété. Après nous avoir parlé de la Louange divine, du matériel, voici les
points qui nous montrent comment être concrètement logiques avec l’absolu de
notre vie monastique. Vivre en pauvre, au monastère, ce n’est pas tellement
question d’ordre à maintenir ou même d’inégalité et donc jalousie possible à
éviter entre les membres d’une même communauté, c’est pour Dieu. Notre bien c’est Dieu.
Tout, au monastère, doit donc nous permettre de concrétiser notre
recherche exclusive de Dieu. Pratiquement, ne rien avoir à soi. Mettre tout en
commun, attendre tout du père du monastère, attendre tout de Dieu. En entrant
au monastère, nous nous donnons à Dieu. Il pourvoit désormais à tous nos
besoins. C’est ainsi, dans cette vue de foi, dans l’espérance, dans l’amour,
qu’il nous faut envisager notre pauvreté. Nous sommes ici réunis pour nous
aider mutuellement à nous libérer, en mettant tout en commun. Soyons des frères
ni avares, ni égoïstes. Pour arriver à ce détachement, il faut avoir le cœur
attiré vers autre chose que les intérêts qui naturellement nous redonneraient
aux choses transitoires. Sans cet attrait pour Dieu et les choses de Dieu, pas
de détachement, pas de pauvreté possibles. Amour de Dieu, amour de la vie
parfaitement commune. Laissons-nous attirer par Dieu, détachons-nous de tout ce
qui n’est pas Dieu, dans les grandes choses comme dans les toutes petites
choses.
Écoute, 1959
(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel
est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle
de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire,
Saint-Léger Éditions, 2023, p. 403)
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