23 mars

Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles,
mais la pureté du cœur et les larmes de la componction
qui nous obtiendront d’être exaucés.
(Règle de Saint Benoît 20,3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 43,13-19 (Ceux qui arrivent en retard à l'Œuvre de Dieu ou à la table)

¹³À la table, celui qui n'arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : ¹⁴si c'est par négligence ou par sa faute qu'il n'est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu'à deux fois. ¹⁵Si ensuite il ne s'amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, ¹⁶mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait satisfait et qu'il se soit corrigé. ¹⁷On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu'on dit après le repas. ¹⁸Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l'heure fixée pour le repas. ¹⁹S'il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l'accepte pas, lorsqu'il viendra à désirer ce qu'il avait d'abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu'à ce qu'il ait fait une satisfaction convenable.



… pour chaque jour

On se hâtera d’accourir. Ici saint Benoît nous parle de choses très simples mais importantes. Ne sommes-nous pas de ces hommes qui ont des principes et qui vivent très différemment ? Dans la vie monastique, ce qui est beau, c’est de la réaliser concrètement. Trop facilement, dans une occupation, on n’est pas là, on est ailleurs. À l’office divin surtout, il faut être vraiment. Si on n’y est pas toujours présent intérieurement n’est-ce pas parce que nous ne savons pas mortifier nos gourmandises de travail intellectuel ou que nous nous laissons dominer par notre travail matériel. Qu’il n’y ait pas dans la communauté des lambins, des distraits, toujours en retard ou ailleurs, mais des hommes attentifs à ce qu’ils font, en faisant qu’une chose à la fois, parce qu’attentifs à Dieu. La prière est difficile. La prière s’apprend. Mettre de l’empressement pour répondre au signal de la prière, c’est déjà nous mettre en état de prière ; alors, même si notre activité durant la prière nous paraît nulle, notre présence n’aura pas été nulle ; au contraire, si nous nous traînons à la prière, qu’est-ce que nos lèvres pourront bien dire à Dieu ? Demandons la grâce de la prière, de la persévérance dans la prière. Nous avons un effort très personnel à fournir ; la prière est une activité où tout notre être participe : corps, intelligence, volonté. Les efforts de chaque jour n’ont d’autre but en disciplinant notre corps, en orientant notre intelligence et notre volonté vers Dieu, que de faire de nous des hommes de prière.

Écoute, 1960

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 471-472)









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