11 avril
Tous
les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ…
(Règle de Saint Benoît 53,1)
(Règle de Saint Benoît 53,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 58,1-16 (La manière de recevoir les frères)
¹On n'accordera pas facilement l'entrée à celui qui vient s'y engager
dans la vie religieuse ; ²mais on fera ce que dit l'Apôtre: « Eprouvez
les esprits pour discerner s'ils sont de Dieu. » ³Si le postulant
persévère à frapper à la porte, et s'il supporte patiemment les rebuffades et
les difficultés qui lui sont faites à son entrée, et s'il persiste dans sa
demande depuis quatre ou cinq jours, ⁴il obtiendra alors la permission
d'entrer. Il passera quelques jours dans le logis des hôtes. ⁵Ensuite, il
passera dans le logis des novices, où ils méditent, mangent et dorment. ⁶On
lui donnera, pour le conduire, un ancien qui soit apte à gagner les âmes et qui
veillera sur lui très attentivement. ⁷Il examinera avec attention si le novice
cherche vraiment Dieu, s'il est attentif à l'Œuvre de Dieu, à l'obéissance et
aux humiliations. ⁸On lui fera connaître toutes les choses dures et âpres par
lesquelles on va à Dieu. ⁹S'il promet de persévérer en sa résolution, alors,
après deux mois, on lui lira cette Règle tout au long, ¹⁰et on lui dira:
« Voici la loi sous laquelle tu veux militer. Si tu peux l'observer, entre;
sinon, tu es libre de te retirer. » ¹¹S'il persiste, on le reconduira au
susdit logement des novices, et on se remettra à éprouver de toute manière sa
patience. ¹²Au bout de six mois, on lui lira encore la Règle, afin qu'il sache
à quoi il s'engage. ¹³S'il persévère toujours, après quatre autres mois, on
lui relira encore une fois la même Règle. ¹⁴Si enfin, après mûre délibération,
il promet de la garder dans tous ses points et d'observer tout ce qui est
commandé, il sera reçu dans la communauté, ¹⁵sachant au surplus que, en vertu
de la Règle, il ne lui est plus permis, à partir de ce jour, de sortir du
monastère, ¹⁶ni de secouer le joug de cette Règle, qu'après une aussi longue
délibération il a été à même de refuser ou d'accepter.
…
pour chaque jour
« La nuit, j'ai cherché celui que mon cœur aime » (Ct 3,1). Quel grand bien que de chercher
Dieu ! Je
pense pour ma part qu'il n'en est pas de plus grand. Le premier des dons de
Dieu, il est encore l'étape dernière. Il ne vient pas s'ajouter à quelque autre
vertu, parce qu'aucune ne lui est antérieure. Quelle vertu pourrait-on
attribuer à celui qui ne cherche pas Dieu, et quelle limite mettre à la
recherche de Dieu ? « Cherchez toujours sa face » dit un psaume (104,4). Je
crois que, même quand on l'aura trouvé, on ne cessera pas de le chercher.
On ne cherche pas Dieu en courant quelque part, mais en le désirant. Car le bonheur de l'avoir trouvé n'éteint pas le désir, mais au contraire il le fait grandir. La consommation de la joie... est plutôt de l'huile sur le feu, car le désir est une flamme. La joie sera parfaite (Jn 15,11) mais le désir n'aura pas de fin, et donc la recherche non plus…
Mais que chaque âme qui cherche Dieu sache bien qu'elle a été devancée par Dieu, qui l'a cherchée avant qu'elle se soit mise à le chercher... C'est à cela que vous appelle la bonté de celui qui vous prévient, celui qui, le premier, vous a cherchés et qui vous a aimés le premier. Donc, en aucune façon, si vous n'étiez pas d'abord recherchés, vous ne le chercheriez pas vous-mêmes ; si vous n'étiez pas d'abord aimés par lui, vous ne l'aimeriez pas vous-mêmes. Vous avez été devancés et non par une seule grâce, mais par deux : par l'amour et par la recherche. L'amour est la cause de la recherche ; la recherche est le fruit de l'amour, et elle en est aussi la preuve. À cause de l'amour vous ne redoutez pas d'être cherchés. Et parce que vous avez été cherchés vous ne vous plaindrez pas d'être aimés en vain.
On ne cherche pas Dieu en courant quelque part, mais en le désirant. Car le bonheur de l'avoir trouvé n'éteint pas le désir, mais au contraire il le fait grandir. La consommation de la joie... est plutôt de l'huile sur le feu, car le désir est une flamme. La joie sera parfaite (Jn 15,11) mais le désir n'aura pas de fin, et donc la recherche non plus…
Mais que chaque âme qui cherche Dieu sache bien qu'elle a été devancée par Dieu, qui l'a cherchée avant qu'elle se soit mise à le chercher... C'est à cela que vous appelle la bonté de celui qui vous prévient, celui qui, le premier, vous a cherchés et qui vous a aimés le premier. Donc, en aucune façon, si vous n'étiez pas d'abord recherchés, vous ne le chercheriez pas vous-mêmes ; si vous n'étiez pas d'abord aimés par lui, vous ne l'aimeriez pas vous-mêmes. Vous avez été devancés et non par une seule grâce, mais par deux : par l'amour et par la recherche. L'amour est la cause de la recherche ; la recherche est le fruit de l'amour, et elle en est aussi la preuve. À cause de l'amour vous ne redoutez pas d'être cherchés. Et parce que vous avez été cherchés vous ne vous plaindrez pas d'être aimés en vain.
(SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX [°1090 – 〸1153], Homélies sur le Cantique des Cantiques,
n° 84, 1.5)
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