14 septembre
S’obéir à l’envie.
(Règle de Saint Benoît 72,6)
(Règle de Saint Benoît 72,6)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 2,30-32 (Les qualités que doit avoir l'abbé)
³⁰L'abbé doit
toujours se rappeler ce qu'il est, se rappeler le titre qu'il porte; savoir
qu'il est exigé davantage à qui a été confié davantage. ³¹Qu'il considère
combien difficile et laborieuse est la charge qu'il a reçue de conduire les
âmes et de s'accommoder aux caractères d'un grand nombre. Tel a besoin d'être
conduit par les caresses, tel autre par les remontrances, tel encore par la
persuasion. ³²L'abbé doit donc se conformer et s'adapter aux dispositions et à
l'intelligence de chacun, en sorte qu'il puisse, non seulement préserver de
tout dommage le troupeau qui lui est confié, mais encore se réjouir de
l'accroissement de ce bon troupeau.
…
pour chaque jour
Tant que nous
demeurons des brebis, nous sommes vainqueurs ; serions-nous entourés par des
milliers de loups, nous sommes sauvés et nous l’emportons. Mais si nous
devenons des loups, nous sommes dominés, parce que le secours du berger nous
abandonne. Car il n’est pas le berger des loups, mais des brebis. Il s’éloigne,
il quitte la place, parce que tu ne lui permets pas de montrer sa puissance.
Il leur dit en quelque sorte : « Ne soyez pas épouvantés de ce que je vous envoie au milieu des loups, de ce que je vous ordonne d’être pareils à des brebis et à des colombes. Car j’aurais pu agir à l’opposé, ne vous exposer à aucun péril, ne pas faire de vous des brebis plus faibles que les loups, et vous rendre plus redoutables que des lions. Mais il convient que j’agisse comme je l’ai fait. Cela vous donne plus de gloire, cela proclame ma puissance. » Il le disait à saint Paul : Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. C’est donc moi qui ai voulu vous rendre ainsi. Donc, lorsqu’il dit : Je vous envoie comme des brebis, il leur laisse entendre : Ne perdez pas courage ; je sais, je sais parfaitement que vous serez capables de résister à tous vos ennemis.
Puis, afin qu’ils agissent par eux-mêmes, que tout ne semble pas leur être donné gratuitement et qu’on n’estime pas qu’ils sont couronnés sans avoir rien fait, il ajoute : Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Mais, diront-ils, que pourra faire notre prudence au milieu de pareils dangers ? Comment pourrons-nous avoir de la prudence, quand nous serons secoués par toutes ces tempêtes ? Si prudente que soit une brebis, que pourra-t-elle faire au milieu des loups, et de loups aussi nombreux ? Si candide que soit la colombe, à quoi cette candeur servira-t-elle, lorsqu’elle sera assaillie par tant de faucons ? À rien chez des animaux, mais dans votre cas la prudence et la candeur ont beaucoup de prix.
Voyons cependant quelle prudence est exigée ici. Celle du serpent, dit le Seigneur. Celui-ci abandonne tout, même s’il faut que son corps soit tranché ; il n’y tient pas tellement, pourvu qu’il conserve sa tête. De même toi ; excepté la foi, abandonne tout : ton argent, ton corps et même ta vie s’il faut l’abandonner. Car la foi est la tête et la racine : si tu gardes et que tu perdes tout, tu regagneras tout sous une forme plus parfaite. Aussi le Seigneur ne prescrit-il pas seulement la simplicité et la naïveté, ni seulement la prudence ; il a uni les deux pour qu’elles deviennent de la vertu. Il faut adopter la prudence du serpent pour éviter les blessures mortelles, et la candeur de la colombe pour ne pas rendre la pareille à ceux qui nous traitent injustement ni nous venger de ceux qui complotent contre nous. Autrement la prudence ne servirait à rien.
On ne doit pas s’imaginer que ces commandements soient irréalisables. Le Seigneur connaît mieux que personne la nature des choses : il sait que ce n’est pas par la violence qu’on vient à bout de la violence, mais par la douceur.
Il leur dit en quelque sorte : « Ne soyez pas épouvantés de ce que je vous envoie au milieu des loups, de ce que je vous ordonne d’être pareils à des brebis et à des colombes. Car j’aurais pu agir à l’opposé, ne vous exposer à aucun péril, ne pas faire de vous des brebis plus faibles que les loups, et vous rendre plus redoutables que des lions. Mais il convient que j’agisse comme je l’ai fait. Cela vous donne plus de gloire, cela proclame ma puissance. » Il le disait à saint Paul : Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. C’est donc moi qui ai voulu vous rendre ainsi. Donc, lorsqu’il dit : Je vous envoie comme des brebis, il leur laisse entendre : Ne perdez pas courage ; je sais, je sais parfaitement que vous serez capables de résister à tous vos ennemis.
Puis, afin qu’ils agissent par eux-mêmes, que tout ne semble pas leur être donné gratuitement et qu’on n’estime pas qu’ils sont couronnés sans avoir rien fait, il ajoute : Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Mais, diront-ils, que pourra faire notre prudence au milieu de pareils dangers ? Comment pourrons-nous avoir de la prudence, quand nous serons secoués par toutes ces tempêtes ? Si prudente que soit une brebis, que pourra-t-elle faire au milieu des loups, et de loups aussi nombreux ? Si candide que soit la colombe, à quoi cette candeur servira-t-elle, lorsqu’elle sera assaillie par tant de faucons ? À rien chez des animaux, mais dans votre cas la prudence et la candeur ont beaucoup de prix.
Voyons cependant quelle prudence est exigée ici. Celle du serpent, dit le Seigneur. Celui-ci abandonne tout, même s’il faut que son corps soit tranché ; il n’y tient pas tellement, pourvu qu’il conserve sa tête. De même toi ; excepté la foi, abandonne tout : ton argent, ton corps et même ta vie s’il faut l’abandonner. Car la foi est la tête et la racine : si tu gardes et que tu perdes tout, tu regagneras tout sous une forme plus parfaite. Aussi le Seigneur ne prescrit-il pas seulement la simplicité et la naïveté, ni seulement la prudence ; il a uni les deux pour qu’elles deviennent de la vertu. Il faut adopter la prudence du serpent pour éviter les blessures mortelles, et la candeur de la colombe pour ne pas rendre la pareille à ceux qui nous traitent injustement ni nous venger de ceux qui complotent contre nous. Autrement la prudence ne servirait à rien.
On ne doit pas s’imaginer que ces commandements soient irréalisables. Le Seigneur connaît mieux que personne la nature des choses : il sait que ce n’est pas par la violence qu’on vient à bout de la violence, mais par la douceur.
(SAINT JEAN
CHRYSOSTOME [°v.349 – 〸407], Homélie sur l’Évangile de Matthieu)

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