22 septembre

Avant tout, demande à Dieu
par une très instante prière
qu’il mène à bonne fin tout bien que tu entreprennes.
(Règle de Saint Benoît – Prologue 4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 5,1-13 (L'obéissance)

¹Le premier degré d'humilité est l'obéissance sans délai. ²Elle convient à ceux qui n'ont rien de plus cher que le Christ. ³Mus par le service sacré dont ils ont fait profession, ou par la crainte de l'enfer, et par le désir de la gloire de la vie éternelle, dès que le supérieur a commandé quelque chose, ils ne peuvent souffrir d'en différer l'exécution, tout comme si Dieu lui-même en avait donné l'ordre. C'est d'eux que le Seigneur dit: « Dès que son oreille a entendu, il m'a obéi. » Et il dit encore à ceux qui enseignent: « Qui vous écoute, m'écoute. » Ceux qui sont dans ces dispositions, renonçant aussitôt à leurs propres intérêts et à leur propre volonté, quittent ce qu'ils avaient en mains et laissent inachevé ce qu'ils faisaient. Ils suivent d'un pied si prompt l'ordre donné que, dans l'empressement qu'inspire la crainte de Dieu, il n'y a pas d'intervalle entre la parole du supérieur et l'action du disciple, toutes deux s'accomplissant au même moment. ¹⁰Ainsi agissent ceux qui aspirent ardemment à la vie éternelle. ¹¹C'est pour cela qu'ils entrent dans la voie étroite dont parle le Seigneur, lorsqu'il dit: « Étroite est la voie qui conduit à la vie. » ¹²Aussi, ne vivant plus à leur gré et n'obéissant plus à leurs désirs ni à leurs inclinations, ils marchent au jugement et au commandement d'autrui, et désirent se soumettre à un abbé en vivant dans un monastère. ¹³Assurément les hommes de cette trempe imitent le Seigneur qui dit dans cette sentence: « Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »



… pour chaque jour

C’est l’humilité qui est la maîtresse de toutes les vertus, le fondement inébranlable de l’édifice céleste, le don propre et magnifique du Sauveur. Celui-là pourra faire, sans péril d’élèvement, tous les miracles que le Seigneur a opérés, qui cherche à imiter le doux Seigneur, non dans la sublimité de ses prodiges, mais dans la vertu de patience et d’humilité. (…)
Si l’on vient à faire en notre présence quelque prodige, ce n’est pas l’émerveillement des signes qui doit rendre son auteur estimable à nos yeux, mais seulement la beauté de sa vie. Ce n’est pas de savoir si les démons lui sont soumis qu’il faut s’enquérir, mais s’il possède les membres de la charité que l’Apôtre énumère. Aussi bien, est-ce un plus grand miracle d’extirper de sa propre chair le foyer de la luxure, que d’expulser les esprits immondes du corps d’autrui ; un signe plus magnifique, de contenir, par la vertu de patience, les mouvements sauvages de la colère, que de commander aux puissances de l’air.  C’est quelque chose de plus, d’exclure de son propre cœur les morsures dévorantes de la tristesse, que de chasser les maladies et les fièvres corporelles des autres. Enfin, c’est, à bien des titres, une plus noble vertu, un progrès plus sublime, de guérir les langueurs de son âme, que celles du corps chez autrui.
Plus l’âme est élevée au-dessus de la chair, plus est préférable son salut ; plus sa substance l’emporte par l’excellence et le prix, plus grave et funeste serait sa ruine. Des guérisons corporelles, il est dit aux bienheureux Apôtres : « Ne vous réjouissez pas de ce que les démons vous sont soumis. » (Lc 10,20) Ce n’était pas leur puissance qui opérait ces prodiges, mais la vertu du nom qu’ils invoquaient. Et voilà pourquoi ils sont avertis de ne pas revendiquer ni béatitude ni gloire pour ce qui ne s’accomplit que par la puissance et la vertu de Dieu, mais uniquement pour la pureté intime de leur vie et de leur cœur, qui mérite d’avoir leurs noms inscrits dans les cieux.
 

(SAINT JEAN CASSIEN [°360 – 〸435], Des charismes divins, chap. VII-IX, SC 54, Conférences VIII-XVII, trad. E. Pichery, éd. du Cerf, 1958, p. 217-219)










Aucun commentaire: