11 août
Tenons-nous pour psalmodier
de manière
que notre esprit soit en accord avec notre voix.
que notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle de Saint Benoît
19,7)
RB 58,1-16 (La manière de recevoir les frères)
¹On n'accordera pas
facilement l'entrée à celui qui vient s'y engager dans la vie religieuse ; ²mais on fera ce que dit l'Apôtre: « Eprouvez les esprits pour discerner
s'ils sont de Dieu. » ³Si le postulant persévère à frapper à la porte, et
s'il supporte patiemment les rebuffades et les difficultés qui lui sont faites
à son entrée, et s'il persiste dans sa demande depuis quatre ou cinq jours, ⁴il obtiendra alors la permission d'entrer. Il passera quelques jours dans le
logis des hôtes. ⁵Ensuite, il passera dans le logis des novices, où ils
méditent, mangent et dorment. ⁶On lui donnera, pour le conduire, un ancien qui
soit apte à gagner les âmes et qui veillera sur lui très attentivement. ⁷Il
examinera avec attention si le novice cherche vraiment Dieu, s'il est attentif
à l'Œuvre de Dieu, à l'obéissance et aux humiliations. ⁸On lui fera connaître
toutes les choses dures et âpres par lesquelles on va à Dieu. ⁹S'il promet de
persévérer en sa résolution, alors, après deux mois, on lui lira cette Règle tout
au long, ¹⁰et on lui dira: « Voici la loi sous laquelle tu veux militer.
Si tu peux l'observer, entre; sinon, tu es libre de te retirer. » ¹¹S'il
persiste, on le reconduira au susdit logement des novices, et on se remettra à
éprouver de toute manière sa patience. ¹²Au bout de six mois, on lui lira
encore la Règle, afin qu'il sache à quoi il s'engage. ¹³ S'il persévère
toujours, après quatre autres mois, on lui relira encore une fois la même
Règle. ¹⁴Si enfin, après mûre délibération, il promet de la garder dans tous
ses points et d'observer tout ce qui est commandé, il sera reçu dans la
communauté, ¹⁵sachant au surplus que, en vertu de la Règle, il ne lui est plus
permis, à partir de ce jour, de sortir du monastère, ¹⁶ni de secouer le joug
de cette Règle, qu'après une aussi longue délibération il a été à même de
refuser ou d'accepter.
... pour chaque jour
Marie Madeleine,
après être venue au tombeau sans y trouver le corps du Seigneur, crut qu'on
l'avait enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Une fois venus, ceux-ci
constatèrent et ils crurent qu'il en était comme elle l'avait dit. L'Évangile
note aussitôt : Après cela, les disciples rentrèrent chez eux. Puis il
ajoute : Mais Marie restait là dehors, à pleurer.
À ce sujet, il faut mesurer avec quelle force l'amour avait embrasé l'âme de
cette femme qui ne s'éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les
disciples l'avaient quitté. Elle recherchait celui qu'elle ne trouvait pas,
elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle
brûlait du désir de celui qu'elle croyait enlevé. C'est pour cela qu'elle a été
la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l'efficacité
d'une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole
: Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Elle a donc commencé par chercher, et elle n'a rien trouvé ; elle a persévéré
dans sa recherche, et c'est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s'est
produit, c'est que ses désirs ont grandi à cause de son attente, et en
grandissant ils ont pu saisir ce qu'ils avaient trouvé. Car l'attente fait
grandir les saints désirs. Si l'attente les fait tomber, ce n'était pas de
vrais désirs. C'est d'un tel amour qu'ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre
la vérité. Aussi David dit-il : Mon âme a soif du Dieu vivant : quand
pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? Aussi l'Église dit-elle
encore dans le Cantique des cantiques : Je suis blessée d’amour. Et plus
loin : Mon âme a défailli.
Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? On lui demande le motif de
sa douleur, afin que son désir s'accroisse, et qu'en nommant celui qu'elle
cherchait, elle rende plus ardent son amour pour lui.
Jésus lui dit : Marie. Après qu'il l'eut appelée par le mot banal de «
femme», sans être reconnu, il l'appelle par son nom. C'est comme s'il lui
disait clairement : « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais
pas en général, comme les autres, je te connais d'une façon particulière. »
Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle l'appelle
aussitôt Rabboni, c'est-à-dire maître, parce que celui qu'elle cherchait
extérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le
chercher.
(Saint Grégoire le
Grand, Sur l’Évangile de Jean)
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