22 novembre

Il est un mauvais zèle, un zèle amer,
qui sépare de Dieu et mène à l’enfer.
De même, il est un bon zèle
qui sépare des vices et mène à Dieu
et à la vie éternelle.
C’est ce zèle que les moines pratiqueront
avec un très ardent amour.
(Règle de Saint Benoît 72,1-3)




La Règle de Saint Benoît...

RB 43,13-19 (Ceux qui arrivent en retard à l'œuvre de Dieu ou à la table) 

¹³À la table, celui qui n'arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : ¹⁴si c'est par négligence ou par sa faute qu'il n'est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu'à deux fois. ¹⁵Si ensuite il ne s'amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, ¹⁶mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait satisfait et qu'il se soit corrigé. ¹⁷On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu'on dit après le repas. ¹⁸Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l'heure fixée pour le repas. ¹⁹ S'il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l'accepte pas, lorsqu'il viendra à désirer ce qu'il avait d'abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu'à ce qu'il ait fait une satisfaction convenable.


St Benoît - P. de Grauw



... pour chaque jour

Si les moines prient et mangent ensemble, ce n’est pas pour faciliter l’organisation des journées mais parce que la communion ainsi créée contribue à les libérer de leurs tendances égoïstes et individualistes. Prière et table communes constituent des « lieux » de désappropriation en acte. Chacun s’y tient devant Dieu avec, pour et par les autres. La pratique régulière et fidèle de l’Office divin et des repas communautaires exclut le « pour soi » par la force des choses, à condition toutefois de veiller à l’esprit qui préside à ces exercices. Pour sauvegarder un esprit, il ne suffit pas d’entretenir des idées claires ou justes, il faut les incarner. Une observance bien comprise, loin d’étouffer l’esprit, lui donne corps. L’exactitude, la fidélité à la présence communautaire partout où elle est requise, rappelle à qui les observe, sept ou huit fois par jour au moins, que « personne d’entre nous ne vit pour soi-même » (cf. Rm 14,7 ;2 Co 5,15). En cette affirmation de saint Paul, résonne l’une des plus belles définitions de la vocation chrétienne. L’exactitude quotidienne constitue pour chacun un moyen simple et à portée de main, de répondre à sa vocation, sans tension mais avec amour et persévérance. Saint Benoît y insiste au point d’y consacrer tout un chapitre de sa Règle.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p.113-114.)







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