22 mai
Tenons-nous pour psalmodier de manière
que notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle de Saint Benoît 19,7)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 4,63-78 (Les instruments des bonnes œuvres)
⁶³Accomplir, tous les jours, par ses œuvres les préceptes de Dieu.
⁶⁴Aimer la chasteté.
⁶⁵Ne haïr personne.
⁶⁶Ne pas avoir de jalousie.
⁶⁷Ne pas agir par envie.
⁶⁸Ne pas aimer à contester.
⁶⁹Fuir l'élèvement.
⁷⁰Vénérer les anciens.
⁷¹Aimer les plus jeunes.
⁷²Par amour du Christ, prier pour ses ennemis.
⁷³Se réconcilier avant le coucher du soleil, avec qui on est en
discorde.
⁷⁴Et ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.
⁷⁵Voilà quels sont les instruments de l'art spirituel.
⁷⁶Si, jour et nuit, sans relâche, nous nous en servons, quand, au jour
du jugement, nous les remettrons, le Seigneur nous donnera la récompense qu'il
a promise lui-même:
⁷⁷« Ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce
que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. »
⁷⁸Or l'atelier où nous devons travailler diligemment avec tous ces
instruments, c'est le cloître du monastère avec la stabilité dans la
communauté.
…
pour chaque jour
Rien ne nous encourage tant à l'amour des ennemis, en lequel consiste la
perfection de l'amour fraternel, que de considérer avec gratitude l'admirable
patience du plus beau des enfants des hommes. Il a tendu son beau visage
aux impies pour qu'ils le couvrent de crachats. Il les a laissés mettre un
bandeau sur ces yeux qui d'un signe gouvernent l'univers. Il a exposé son dos
au fouet. ~ Il a soumis aux pointes des épines sa tête, devant laquelle
doivent trembler princes et puissants. Il s'est livré lui-même aux affronts et
aux injures. Et enfin il a supporté patiemment la croix, les clous, la lance,
le fiel, le vinaigre, demeurant au milieu de tout cela plein de douceur et de
sérénité. Il fut mené comme une brebis à l'abattoir, il s'est tu comme un
agneau devant celui qui le tondait, et il n’ouvrit pas la bouche.
En entendant cette admirable parole, pleine de douceur, d'amour et
d'imperturbable sérénité : Père pardonne-leur, que pourrait-on ajouter à
la douceur et à la charité de cette prière ?
Et pourtant le Seigneur ajouta quelque chose. Il ne se contenta pas de
prier, il voulut aussi excuser ; Père, dit-il, pardonne-leur, car ils
ne savent pas ce qu'ils font. Ils sont sans doute de grands pécheurs, mais ils
en ont à peine conscience ; c'est pourquoi, Père, pardonne-leur. Ils
crucifient, mais ils ne savent pas qui ils crucifient, car s'ils l'avaient
su, ils n'auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire. C'est
pourquoi, Père, pardonne-leur. Ils pensent qu'il s'agit d'un transgresseur
de la Loi, d'un usurpateur de la divinité, d'un séducteur du peuple. Je leur ai
dissimulé mon visage. Ils n'ont pas reconnu ma majesté. C'est
pourquoi, Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font.
Pour apprendre à aimer, que l'homme ne se laisse donc pas entraîner par
les impulsions de la chair. Et afin de n'être pas pris par cette convoitise,
qu'il porte toute son affection à la douce patience de la chair du Seigneur. Pour
trouver un repos plus parfait et plus heureux dans les délices de la charité
fraternelle, qu'il étreigne aussi ses ennemis dans les bras du véritable amour.
Mais afin que ce feu divin ne diminue pas à cause des injures, qu'il
fixe toujours les yeux de l'esprit sur la sereine patience de son bien-aimé
Seigneur et Sauveur.
(AELRED de RIEVAULX, Le Miroir de la charité)
* Enluminure - Ms Abbaye de Maredret
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