11 juin

Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ…

(Règle de Saint Benoît 53,1)

La Règle de Saint Benoît…

RB 8,1-4 (Les offices divins dans la nuit)

¹Durant l'hiver, c'est-à-dire du 1er novembre à Pâques, on se lèvera à la huitième heure de la nuit; la prudence le demande ainsi ; ²De la sorte on se sera reposé un peu plus de la moitié de la nuit et la digestion sera terminée au réveil. ³Le temps qui reste après les Vigiles sera employé à l'étude du Psautier ou des leçons, par les frères du moins qui en ont besoin. ⁴De Pâques au 1er novembre, on réglera l'horaire de telle sorte que les Vigiles, après un court intervalle pendant lequel les frères sortiront pour les nécessités de la nature, soient suivies immédiatement des Laudes, qui doivent être chantées au point du jour.

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… pour chaque jour

Quand saint Benoît légifère, il dispose ses prescriptions selon un ordre qui reflète sa manière propre d’envisager la réalité. Il commence par le plus intérieur, le plus profond, le plus important aussi, pour terminer par le plus extérieur. Quand il traite de l’organisation pratique du monastère, il s’intéresse d’abord à l’activité la plus gratuite de toutes : la prière. Dans le déroulement de l’année, l’hiver apparaît comme la « saison morte », au moins pour une société agraire ; et, au cours des vingt-quatre heures quotidiennes, les heures de la nuit sont les plus « inutiles ». Tous ces temps ont en commun d’être libres, disponibles, ouverts : moments « creux » qui nous mettent simplement face à Dieu et à nous-mêmes ou, en tout cas, nous y invitent. Aux yeux de saint Benoît, ces moments-là sont « premiers » ; ils « donnent le ton » de la vie quotidienne. Tout est appelé à s’organiser à partir du face-à-face qu’ils favorisent. De tels instants offrent à chacun la possibilité réelle, concrète, d’accorder à Dieu la première place. Là s’enracine la bonne gestion du temps voulue par saint Benoît. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LA PRIÈRE, ‘Qu’il entre simplement et qu’il prie…’ », Regard sur la Règle de saint Benoît, n° 6, Saint-Léger éditions, 2017, p. 17-18)