31
juillet
Les
offices des Laudes et des Vêpres
ne
devront jamais se conclure
sans
que le supérieur dise,
en
dernier lieu, en entier, et au milieu de l’attention générale,
l’oraison
dominicale,
à
cause des épines de querelles
qui
ont accoutumé de se produire.
(Règle
de Saint Benoît 13,12)
Basilique Saint-Benoît - Maredsous 1872-2022
La
Règle de Saint Benoît…
RB
49,1-10 (L'observance du
Carême)

¹La vie d'un moine devrait être, en tout temps, aussi observante que
durant le Carême. ²Mais, comme il en est peu qui possèdent cette perfection,
nous exhortons tous les frères à vivre en toute pureté pendant le Carême, ³et
à effacer, en ces jours sacrés, toutes les négligences des autres temps. ⁴Nous
le ferons dignement, si nous nous préservons alors de tous les vices, si nous
appliquons à la prière avec larmes, à la lecture, à la componction du cœur et
au renoncement. ⁵En ces jours donc, ajoutons quelque chose à la tâche
accoutumée de notre service: oraisons particulières, restriction dans les
aliments et la boisson. ⁶Chacun offrira de sa propre volonté à Dieu, dans la
joie du Saint-Esprit, quelque pratique surérogatoire; ⁷il retranchera à son
corps sur la nourriture, la boisson, le sommeil, les entretiens; et il attendra
la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel. ⁸Chacun cependant soumettra à
son abbé ce qu'il se propose d'offrir à Dieu et n'agira qu'avec sa prière et
son approbation : ⁹car tout ce qui se fait sans la permission du père
spirituel sera imputé à présomption et à vaine gloire, non à mérite. ¹⁰Pourtant, tout
doit se faire avec l'assentiment de l'abbé.
❈ ❈ ❈
…
pour chaque jour
Il est vrai en tout temps, mes bien-aimés, que la terre est comblée
de miséricorde par le Seigneur. La nature elle-même enseigne à chacun des
croyants qu'il doit adorer Dieu, puisque le ciel, la terre et la mer, avec tout
ce qu'ils renferment, attestent la bonté et la toute-puissance de leur Créateur
; puisque l'admirable beauté des éléments mis à notre service exige de la
créature douée d’intelligence une juste action de grâce.
Mais voici revenus les jours plus spécialement marqués par les mystères
qui ont renouvelé les hommes, les jours qui précèdent immédiatement la fête de
Pâques; nous sommes donc invités à nous y préparer plus activement par une
religieuse purification.
La solennité pascale a ceci de propre que toute l'Église s'y réjouit de
la rémission des péchés. Cette rémission se réalise non seulement chez ceux qui
renaissent par le baptême mais encore chez ceux qui déjà font partie de la
communauté des fils adoptés par Dieu.
Le bain de la nouvelle naissance a pour effet principal de faire des
hommes nouveaux ; toutefois, il incombe à tous de se renouveler quotidiennement
pour combattre la routine de notre condition mortelle et, dans les étapes de
notre progrès, chacun doit toujours devenir meilleur ; tous doivent faire
effort pour qu'au jour de la rédemption personne ne demeure dans les vices de
sa vie ancienne. Ce que chaque chrétien doit faire en tout temps, mes bien-aimés, doit
donc être recherché maintenant avec plus d'empressement et de générosité. C'est
ainsi que nous accomplirons le jeûne de quarante jours institué par les Apôtres
; nous ne nous contenterons pas de réduire notre nourriture, mais nous nous
abstiendrons absolument du péché.
Rien n'est plus profitable que de joindre aux jeûnes spirituels et
religieux la pratique de l'aumône ; sous le nom de miséricorde, elle englobe
beaucoup d'actions de bonté qui méritent l'éloge, et c'est ainsi que les âmes
de tous les croyants peuvent se rejoindre dans un même mérite, malgré
l'inégalité de leurs ressources.
En effet, l'amour que l'on doit avoir tout ensemble pour Dieu et pour le
prochain n'est jamais entravé par de tels obstacles que ce désir du bien ne
soit librement à sa disposition. Les anges ont dit : Gloire à Dieu dans
les hauteurs et paix sur la terre aux hommes pleins de bienveillance parce
que non seulement la vertu de bienveillance, mais aussi le bien de la paix rend
bienheureux celui qui compatit par sa charité à toutes les misères dont
souffrent les autres. Les œuvres de bonté sont extrêmement vastes, et leur diversité même
permet aux vrais chrétiens de participer à la distribution des aumônes, s'ils
sont riches et dans l'abondance, et même s'ils sont de fortune modeste ou dans
la pauvreté ; et ceux qui, pour faire des largesses, sont inégaux en
ressources, se ressemblent pourtant par les sentiments profonds.
(SAINT LÉON LE GRAND, Sermon de Carême)