9 février
Les
frères se serviront mutuellement.
Personne
ne sera dispensé du service de la cuisine,
sinon
pour cause de maladie
ou
pour quelque occupation de grande utilité.
(Règle
de Saint Benoît 35,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,62-70 (L'humilité)
⁶²Voici le douzième degré d'humilité: le moine non seulement possède
cette vertu dans son cœur, mais encore la manifeste au dehors par son attitude. ⁶³À l'Œuvre de Dieu, à l'oratoire, dans le monastère, au jardin, en chemin,
aux champs, qu'il soit assis, en marche ou debout, il aura toujours la tête
inclinée, le regard fixé à terre ⁶⁴se sentant à toute heure chargé de ses
péchés, il se voit déjà traduit devant le tribunal redoutable de Dieu, ⁶⁵et
répète toujours dans son cœur ce que le publicain de l'Evangile disait, les
yeux fixés à terre: « Seigneur, je ne suis pas digne, moi, pécheur, de
lever les yeux vers le ciel »; ⁶⁶et encore avec le Prophète: « Je me
tiens courbé et humilié de toute manière. » ⁶⁷Après avoir gravi tous ces
degrés d'humilité, le moine parviendra bientôt à cet amour de Dieu, qui, devenu
parfait, bannit la crainte. ⁶⁸Grâce à cet amour, il accomplira sans peine,
comme naturellement et par habitude, ce qu'auparavant il n'observait qu'avec
frayeur. ⁶⁹Il n'agira plus sous la menace de l'enfer, mais par amour du
Christ, par l'accoutumance même du bien et par l'attrait des vertus. ⁷⁰Voilà
ce que le Seigneur daignera manifester dans son serviteur, purifié de ses
défauts et de ses péchés, grâce à l'Esprit-Saint.
❇ ❇ ❇
…
pour chaque jour
Appliquons au Christ tout ce qui est dit dans ce psaume. Et nous tous,
unis au corps du Christ, devenus ses membres, marchons dans les voies du
Seigneur ; craignons le Seigneur, d’une crainte chaste, qui dure dans les
siècles des siècles.
Il existe une autre crainte, qui ne peut coexister avec l’amour, comme
l’affirme saint Jean : « L’amour parfait bannit la crainte ; il
n’y a plus de crainte dans l’amour » (1 Jn 4,17.18). Il ne dit pas
que la charité bannit toute forme de crainte, puisque nous lisons dans un
psaume : « La crainte du Seigneur est chaste, elle subsiste dans les
siècles des siècles » (Ps 18,10).
Il existe donc une crainte qui dure et une crainte qui est bannie. La
crainte bannie est celle qui n’est pas chaste. Veuillez ici redoubler
d’attention.
Il en est qui ne craignent que de subir des épreuves, maladie, perte de
biens, veuvage ou mort d’un être cher, exil, condamnation, prison ou une autre
peine. Voilà ce qu’ils craignent et redoutent, cette crainte n’est pas pure.
D’autres craignent le sort des impies, et cette crainte les fait s’abstenir du
péché. Ils craignent mais ils n’aiment pas encore la justice. La crainte
cependant les éloigne du péché, ils contractent l’habitude de la justice ;
ils commencent à aimer ce qu’ils trouvaient dur et Dieu devient doux à leur
cœur.
Désormais ils vivent dans la justice non par crainte de l’enfer mais par
amour du bonheur éternel. La charité a donc chassé la crainte. Une crainte
chaste a succédé à l’autre.
(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE, PSAUME 18 – « La crainte du
Seigneur est pure », dans : SAINT AUGUSTIN PRIE LES PSAUMES
– Textes choisis et traduits par A.-G. Hamman, p. 47)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire