13 mars

Écoute, mon fils, et prête l’oreille de ton cœur…
(Règle de Saint Benoît – Prologue 1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 35,1-11 (Les semainiers de la cuisine)

¹Les frères se serviront mutuellement. Personne ne sera dispensé du service de la cuisine, sinon pour cause de maladie ou pour quelque occupation de grande utilité. ²Par cet exercice, en effet, on acquiert plus de mérite et de charité. ³On donnera des aides à ceux qui sont faibles, afin qu'ils s'acquittent de leur tâche sans tristesse. Tous auront ainsi des aides, selon que le demandera l'état de la communauté ou la situation du lieu. Si la communauté est nombreuse, le cellérier sera dispensé du service de la cuisine, ainsi que ceux qui, comme nous l'avons dit, sont occupés à des besognes plus utiles ; mais tous les autres se serviront mutuellement avec charité. Celui qui sort de semaine fera, le samedi, les nettoyages. Il lavera les linges avec lesquels les frères s'essuient les mains et les pieds. Aidé de celui qui entre en service, il lavera les pieds de tous les frères. ¹⁰Il remettra au cellérier, propres et en bon état, les objets de son office. ¹¹Le cellérier les passera à celui qui entre en semaine; il saura ainsi ce qu'il donne et ce qu'il reçoit.


Ms Abbaye de Maredret

… pour chaque jour

« Les frères se serviront mutuellement ». Ainsi s’ouvrent les prescriptions de la Règle consacrées au service de la cuisine. (…) Comme il le fait souvent, saint Benoît pose un principe général spirituel, formulé de façon absolue, en tête d’indications concrètes relatives à l’existence de tous les jours. Quoi de plus quotidien que de manger ? Ce premier trait mérite d’être souligné. La vie monastique se déroule le plus souvent, comme toutes les existences humaines, dans la banalité, l’ordinaire, les obligations concrètes, matérielles même. La vie contemplative, sous son mode bénédictin, ne garantit pas des heures quotidiennes de prière solitaire et la libération de tous les soucis matériels qui forment le lot normal de chacun sur la terre. Le disciple du Christ à l’école de saint Benoît reste un être humain portant « le poids du jour et de la chaleur », comme les ouvriers de la parabole, plus ou moins longtemps, suivant la volonté de Dieu. Mais il les porte et les supporte avec un certain regard. Il comprend que, dans toutes les banalités ou les lourdeurs de la vie, dans les activités les plus simples comme dans les tâches les plus délicates ou les plus pesantes, se cache une valeur, à rechercher et à découvrir. À propos du lourd travail quotidien de la cuisine et de tout ce qui s’y rattache, saint Benoît commence par mettre en relief cette valeur absolue : le service. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LE TRAVAIL, ‘Consacrer certaines heures au travail des mains, d’autres à la lecture des choses divines’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 7, Saint-Léger éditions, 2017, p. 47-48)










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