24 mars

Les frères donneront leur avis
en toute humilité et soumission.
(Règle de Saint Benoît 3,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 44,1-10 (Comment les excommuniés font satisfaction)

¹Celui qui, pour faute grave, aura été excommunié de l'oratoire et de la table commune, demeurera prosterné, devant la porte de l'oratoire, pendant qu'on y célèbrera l'Œuvre de Dieu, et ne dira mot ; ²mais il se tiendra le visage contre terre et le corps étendu, aux pieds de tous ceux qui sortent de l'oratoire. ³Il continuera cette pratique jusqu'à ce que l'abbé juge la satisfaction suffisante. Et lorsque l'abbé le lui aura commandé, il viendra se jeter à ses pieds et à ceux de tous les frères, afin qu'ils prient pour lui. Alors, si l'abbé l'ordonne, il sera reçu au chœur et occupera le rang que l'abbé aura déterminé. Il ne lui sera cependant pas permis, sans un nouvel ordre de l'abbé, ni d'entonner un psaume, ni de lire une leçon ou quoi que ce soit. De plus, à toutes les Heures, au moment où s'achève l'Œuvre de Dieu, il se prosternera à terre, à la place qu'il occupe, et fera ainsi satisfaction jusqu'à ce que l'abbé lui ordonne de cesser. Ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés seulement de la table, satisferont dans l'oratoire; ils le feront jusqu'à ce que l'abbé les en dispense, ¹⁰en leur donnant sa bénédiction, et en disant : ‘Cela suffit.’


Ms Abbaye de Maredret

… pour chaque jour

Le chapitre 44 illustre la conclusion d’un drame. Sous le titre « Comment les excommuniés font satisfaction », il décrit la manière dont, aux yeux de saint Benoît, se résout la crise communautaire entraînée par une sanction sévère. « L’excommunication pour faute grave » exclut le coupable simultanément de l’oratoire et de la table. La crise qu’elle déclenche affecte tout à la fois le frère excommunié et la communauté amputée d’un de ses membres. Le premier ne s’est pas contenté d’être désobéissant, orgueilleux, murmurateur ou contestataire, il s’est enfoncé délibérément dans son mépris des autres. Il a refusé de se remettre en question. La peine qui le frappe confirme, par une pédagogie qui revient à l’abbé, l’exclusion de fait dans laquelle son attitude personnelle l’a déjà enfermé. Elle vise à réveiller sa conscience pour le ramener à la communion fraternelle. La sanction fait mûrir la crise, la rendant manifeste aux yeux de tous et de l’intéressé lui-même. Elle précipite la solution. Le chapitre 44 attire l’attention sur les valeurs essentielles nécessaires à son application. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 119-120)










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