26 mars

Honorer tous les hommes.
(Règle de Saint Benoît 4,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 46,1-6 (Ceux qui font des fautes en quelque autre chose)

¹Lorsqu'un moine dans un travail quelconque à la cuisine, au cellier, dans un service, à la boulangerie, au jardin, dans l'exercice d'un métier, ou en quelque lieu que ce soit, fait une faute, ²brise ou perd quelque chose, ou commet un autre délit, ³il ira aussitôt s'en accuser spontanément devant l'abbé et la communauté. S'il ne le fait pas et que son manquement soit connu par un autre, il subira une peine plus sévère. Mais s'il s'agit d'un péché secret de l'âme, il le manifestera seulement à son abbé ou aux pères spirituels, qui sachent guérir et leurs propres plaies et celles des autres sans les découvrir ni les divulguer.


Ms Abbaye de Maredret

… pour chaque jour

Sous le titre « Ceux qui font des fautes en quelque autre chose », le chapitre 46 clôture le « code des satisfactions ». Regroupant toutes les espèces de manquements possibles, il expose en général la conduite à tenir respectivement par le fautif, la communauté et l’abbé. Les « fautes » peuvent se produire partout, dans les lieux de travail comme ailleurs. Il peut s’agir d’un manquement ou d’un excès, intérieur ou extérieur, d’un acte négatif – oublier, perdre, casser – ou d’un écart qui fait dépasser les bornes et quitter le droit chemin.
Le petit drame que représente chaque fois un manquement se trouve ici complètement objectivé. Saint Benoît établit soigneusement la différence entre les faits et les intentions. Les faits seront reconnus publiquement, comme tels, et découverts spontanément devant tous. Les intentions doivent être, elle aussi, mises à découvert, mais seulement devant l’abbé ou un père spirituel capable de les garder secrètes. Quel que soit le mobile qui a guidé le fautif, il n’est pas question pour lui de se justifier en public, ni de s’expliquer, mais simplement de « satisfaire », de réparer le tort causé en le dévoilant dans sa vérité. Aucune considération morale n’entre en cause, aucune culpabilité malsaine ; pas d’aveu d’intention, donc pas de jugement. Le secret de la personne, sa dignité, sont entièrement respectés. Mais la réalité du manquement est également respectée. Personne ne fait « comme si » rien ne s’était passé. Le fautif accuse ce dont il est responsable sans en être reconnu nécessairement coupable. Le procès d’intention est exclu. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 130-131)







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