1 avril
Désirer la vie éternelle de toute
l’ardeur de l’esprit.
(Règle de Saint
Benoît 4,46)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 50,1-4 (Les frères qui travaillent loin de l'oratoire ou qui sont en voyage)
¹Les frères qui travaillent fort loin et qui ne peuvent revenir à l'oratoire
aux heures voulues - ²l'abbé ayant jugé qu'il en est bien ainsi - ³accompliront l'Œuvre de Dieu sur place et à genoux, avec le respect dû à Dieu. ⁴De même, ceux qui sont envoyés en voyage ne laisseront point passer les
Heures prescrites; ils les diront comme ils pourront, en leur particulier, et
ne négligeront pas de s'acquitter de ce devoir de leur service.
…
pour chaque jour
L’équilibre travail-prière demande à être entretenu constamment. Il
s’avère délicat, comme le rapport qui unit l’amour des frères à l’amour de
Dieu. L’horaire quotidien du monastère vise à le sauvegarder, mais le souci de
le protéger se fait plus urgent chaque fois que la vie personnelle perd son
cadre de référence normal : l’Office célébré en commun.
Le cas survient lors des sorties et des voyages qui, pour exceptionnels
qu’ils soient, n’en sont pas moins prévus par la Règle. Pour comprendre
l’importance que saint Benoît attribue à la « tâche » de la prière,
même à distance de la communauté, il faut d’abord mesurer la valeur essentielle
de la liturgie célébrée au monastère même.
L’Office divin maintient et structure la vie spirituelle. Il en
constitue comme la colonne vertébrale. La Parole de Dieu est le partenaire
quotidien de la démarche de foi. Elle dit qui est Dieu, parle de lui, le rend
présent au cœur de la vie. Elle nourrit, guide, interpelle sans cesse celui qui
la fréquente. La prière de l’Office développe ce dialogue et le renouvelle
fréquemment. S’en dispenser à la légère expose au risque de désintégrer sa vie,
de la désaxer. L’Office n’appartient pas aux observances parmi d’autres
obligations religieuses. Les disciples de saint Benoît ne sont pas des anges
mais des êtres humains incarnés dans le temps et l’espace, qui doivent se
ménager le moment et le lieu de leur dialogue avec Dieu. La liturgie célébrée
en commun à l’oratoire, à des heures précises, leur en offre le moyen à tous,
ensemble et sûrement. Se trouver dans l’incapacité d’y participer les expose à
un manque vital. Le chapitre 50 de la Règle envisage cette éventualité.
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU
QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à
tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions,
2017, p. 147-148)
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