12 avril
Tenons-nous
pour psalmodier de manière
que
notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle
de Saint Benoît 19,7)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 58,17-29 (La manière de recevoir les
frères)
¹⁷Avant d'être reçu, il promettra donc publiquement, dans l'oratoire,
stabilité, vie religieuse et obéissance ¹⁸en la présence de Dieu et de ses
saints, en sorte que, si jamais il fait autrement, il sache qu'il sera damné
par celui dont il se moque. ¹⁹De cette promesse, il fera une demande écrite au
nom des Saints dont les reliques sont en ce lieu, et de l'abbé présent. ²⁰Il
écrira cette demande de sa propre main, ou du moins, s'il est illettré, il
priera un autre de l'écrire pour lui. Le novice lui-même la signera, et de sa
main la déposera sur l'autel. ²¹Lorsqu’il l'y aura placée, il entonnera
aussitôt ce verset: « Reçois-moi, Seigneur, selon ta parole, et je vivrai,
et ne me confonds pas dans mon attente. » ²²Toute la communauté répétera
trois fois ce verset, et conclura par le Gloria Patri. ²³Le novice se
prosternera alors aux pieds de chacun des frères, afin qu'ils prient pour lui.
À dater de ce jour, on le tiendra pour membre de la communauté. ²⁴S'il possède
quelque avoir, ou bien il le distribuera auparavant aux pauvres, ou bien il
l'attribuera au monastère par une donation solennelle, sans rien se réserver du
tout ; ²⁵car il sait que, dès cet instant, il ne peut plus même disposer de
son propre corps. ²⁶On le dépouillera donc immédiatement dans l'oratoire de
tous les effets personnels dont il était vêtu, et on le revêtira d'habits
appartenant au monastère. ²⁷Les vêtements qu'il aura quittés seront conservés
au vestiaire, ²⁸afin que si, un jour, à l'instigation du diable, il voulait sortir
du monastère - ce qu'à Dieu ne plaise - on puisse lui ôter les habits du
monastère et le chasser. ²⁹On ne lui rendra pas néanmoins sa demande écrite,
que l'abbé a prise jadis sur l'autel, mais on la gardera dans le monastère.
…
pour chaque jour
Aussi longtemps que nous vivons sur terre,
convertissons-nous. Nous sommes de l'argile dans la main de l'artisan. Le
potier, s'il fait un vase qui se déforme ou qui se brise entre ses mains, le
modèle de nouveau ; mais s'il l'a déjà mis au four, il ne pourra plus rien
faire pour lui. Nous aussi, tandis que nous sommes en ce monde,
convertissons-nous de tout notre cœur, en renonçant au mal que nous avons
commis dans cette vie charnelle, afin d'être sauvés par le Seigneur, tandis que
nous avons encore le temps de nous convertir.
Car lorsque nous serons sortis de ce monde,
nous ne pourrons plus, là-bas, confesser nos fautes et nous convertir. Ainsi,
mes frères, c'est en faisant la volonté du Père, en gardant la chasteté, et en
observant les préceptes du Seigneur, que nous obtiendrons la vie éternelle. Le
Seigneur dit, en effet, dans l’Évangile : Si vous n'avez pas gardé de
petites choses, qui vous en confiera de grandes ? Je vous le dis donc : celui
qui est digne de confiance en peu de choses l'est aussi pour beaucoup. Il
veut donc dire ceci : Gardez la pureté dans votre chair, gardez sans tache le
sceau de votre baptême, afin que nous recevions la vie éternelle.
Que personne d'entre vous ne dise que cette
chair ne sera pas jugée, et qu'elle ne ressuscitera pas. Reconnaissez-le:
comment avez-vous été sauvés, comment avez-vous retrouvé la vue, sinon tandis
que vous viviez dans cette chair ? Il faut donc que nous gardions notre chair
comme étant le temple de Dieu. De même que dans cette chair vous avez été
appelés, de même est-ce dans cette chair que vous devez vous en aller. Si le
Christ Seigneur, qui nous a sauvés, alors qu'il était d'abord esprit, s'est
fait chair pour nous appeler, c'est aussi dans cette chair que nous recevrons
la récompense.
Aimons-nous donc les uns les autres, afin de
nous en aller tous ensemble dans le royaume de Dieu. Tandis que nous avons le
temps de guérir, remettons-nous à Dieu pour qu'il nous soigne, et donnons-lui
ses honoraires. Lesquels ? La conversion d'un cœur sincère. Car il sait toutes
choses d'avance, et il connaît tout ce qu'il y a dans notre cœur. Donnons-lui
donc la louange, non pas seulement celle de notre bouche, mais aussi celle de
notre cœur, afin qu'il nous accueille comme des fils. Car le Seigneur a dit
: Mes frères, ce sont ceux qui font la volonté de mon Père.
(Homélie du IIème siècle)
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