13 avril
Sachons
bien que ce n’est pas l’abondance des paroles,
mais
la pureté du cœur et les larmes de la componction
qui
nous obtiendront d’être exaucés.
(Règle
de Saint Benoît 20,3)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
59,1-8 (Les fils de notables
ou de pauvres qui sont offerts)
¹Lorsqu'une personne de condition notable veut offrir son fils à Dieu
dans le monastère, et si c'est un jeune enfant, ses parents rédigeront
eux-mêmes la demande écrite dont nous avons parlé. ²Ils envelopperont cette
demande et la main de l'enfant, avec l'offrande, dans la nappe de l'autel, et
ils l'offriront ainsi. ³Quant à leurs biens, ils promettront sous serment,
dans la demande même, de ne jamais rien lui en donner, ni par eux-mêmes, ni par
personne interposée, ni d'aucune manière, ni même de lui fournir l'occasion
d'en posséder ; ⁴ou bien, s'ils ne veulent pas agir ainsi, et qu'ils veuillent
cependant offrir quelque chose en aumône au monastère comme rétribution, ⁵ils
en feront donation à la communauté, s'en réservant l'usufruit durant leur vie,
s'il leur plaît. ⁶De la sorte, on fermera à l'enfant toute sortie, si bien
qu'il ne lui restera aucun espoir, qui ne servirait - ce qu'à Dieu ne plaise -
qu'à le tromper et à le perdre, comme nous l'avons appris par l'expérience. ⁷Les moins fortunés agiront de même. ⁸Ceux qui ne possèdent absolument rien,
feront simplement la demande écrite et offriront leur fils, avec l'offrande, en
présence de témoins.
…
pour chaque jour
« Vous croyez que je suis venu apporter la paix sur terre ?
Non, vous dis-je, mais la séparation. Car désormais dans la même maison cinq
personnes seront divisées, trois prenant parti contre deux, et deux contre
trois… » Dans presque tous les passages de l’Évangile le sens spirituel
joue un rôle important ; mais dans ce passage surtout, pour ne pas être
rebuté par la dureté d’une explication simpliste, il faut chercher dans la
trame du sens la profondeur spirituelle…
Comment dit-il lui-même : « Je vous donne ma paix, je vous
laisse ma paix » (Jn 14,27) s’il est venu séparer les pères de leurs
fils, les fils de leurs pères, en rompant leurs liens ? Comment peut-on
être appelé « maudit si l’on n’honore pas son père » (Dt
27,16), et fervent si on le délaisse ?
Si nous comprenons que la religion vient en premier lieu et la piété
filiale en second, nous comprendrons que cette question s’éclaire ; il
faut en effet faire passer l’humain après le divin. Car si on doit rendre des
devoirs aux parents, combien plus au Père des parents, à qui on doit être
reconnaissant pour nos parents ? … Il ne dit donc pas qu’il faut renoncer
à ceux que nous aimons, mais préférer Dieu à tous. D’ailleurs on trouve dans un
autre livre : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est
pas digne de moi » (Mt 10,37). Il t’est interdit non d’aimer tes
parents, mais de les préférer à Dieu. Car les relations naturelles sont des
bienfaits du Seigneur, et personne ne doit aimer les bienfaits reçus plus que
Dieu, qui préserve les bienfaits qu’il donne.
(SAINT AMBROISE, Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 134, trad.
cf. SC 52, p. 55s)
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