18 mai

Craindre Dieu avec amour.

(Règle de Saint Benoît 72,9)

La Règle de Saint Benoît…

RB 3,7-13 (L'appel des frères en conseil)

⁷En toutes choses, donc, tous suivront cette maîtresse qu'est la Règle, et personne ne se permettra de s'en écarter à la légère. ⁸Que nul dans le monastère ne suive la volonté de son propre cœur ; ⁹que nul n'ait la hardiesse de contester avec son abbé insolemment, ou hors du monastère. ¹⁰Si quelqu'un avait cette hardiesse il serait soumis à la correction régulière. ¹¹L'abbé, toutefois, doit faire toutes choses dans la crainte de Dieu et selon la Règle, persuadé que, sans doute aucun, il aura à rendre compte de toutes ses décisions à Dieu, ce juge souverainement équitable. ¹²Pour les affaires moins importantes qui intéressent le bien du monastère, l'abbé prendra seulement le conseil des anciens, selon ce qui est écrit : ¹³« Fais tout avec conseil, et, après coup, tu ne t'en repentiras pas. »

… pour chaque jour

La réalité est souvent plus complexe… Saint Benoît le sait. Il sait aussi, heureusement, qu’il existe un axe ferme, sûr, autour duquel cette merveilleuse harmonie communautaire peut s’épanouir ; un axe auquel chacun peut se référer et s’accrocher également : la Règle. On a montré que, littérairement, le chapitre 3 tout entier gravite autour du verset 7 qui en constitue le centre : « En toutes choses, tous suivront cette maîtresse qu’est la Règle, et personne ne se permettra de s’en écarter à la légère ». La référence à la Règle, à son esprit, unit tous les membres de la communauté parce qu’elle libère chacun de sa volonté propre. […] La Règle est le pôle d’unité, la maîtresse de conduite, la référence ultime et universelle. Par principe, on ne s’en écarte pas ; en tout cas pas à la légère (temere) c’est-à-dire par caprice, au hasard, sans réflexion, sans mesurer la portée de ce que l’on fait. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « L’ART DE GOUVERNER, ‘Servir plutôt que commander’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 1, Saint-Léger éditions, 2017, p. 86-87.)