12 juillet
Tous
les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ…
(Règle de Saint Benoît
53,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 34,1-7 (Si tous doivent recevoir également le nécessaire)
¹Comme il est écrit: « On partageait à chacun selon ses
besoins. » ²Par là, nous ne disons point qu'on fasse acception des
personnes - ce qu'à Dieu ne plaise - mais qu'on ait égard aux infirmités. ³Celui qui aura besoin de moins, rendra grâces à Dieu et ne s'attristera point ; ⁴celui à qui il faut davantage, s'humiliera et ne s'élèvera point à cause de
la miséricorde qu'on lui fait. ⁵Ainsi tous les membres seront en paix. ⁶Avant
tout, que jamais n'apparaisse le vice du murmure, pour quelque raison que ce
soit, ni en paroles, ni en un signe quelconque. ⁷Si quelqu'un est reconnu
coupable, il sera soumis à une correction sévère.
…
pour chaque jour
On ne peut en douter : les pauvres obtiennent
la vertu d'humilité plus facilement que les riches. Car les premiers, dans leur
indigence, ont pour amie la douceur, tandis que les autres, dans leur opulence,
ont la fierté pour compagne. Pourtant, on trouve aussi chez beaucoup de riches
une disposition à user de l'abondance non pas pour se gonfler d'orgueil, mais
pour exercer la bienfaisance ; ils comptent parmi leurs plus grands bénéfices
ce qu'ils dépensent pour soulager la misère et la peine d’autrui.
Les hommes de toutes les catégories et toutes
les classes peuvent se rejoindre dans cette vertu, car ils peuvent avoir la
même intention sans posséder la même fortune. Peu importe l'inégalité des
ressources terrestres chez ceux qui sont égaux quant aux biens spirituels.
Heureuse, donc, cette pauvreté qui n'est pas entravée par l'amour des richesses
temporelles, qui ne désire pas accroître ses ressources en ce monde, mais
convoite de s’enrichir en biens célestes.
Les Apôtres, les premiers après le Seigneur,
nous ont donné l'exemple de cette pauvreté généreuse. Ils ont abandonné tous
leurs biens sans exception. Pêcheurs de poissons, ils se sont transformés, par
une rapide conversion, en pêcheurs d'hommes ; ils ont suscité de nombreux
imitateurs de leur foi, lorsque, dans la première génération de l'Église, tous
les croyants n'avaient qu'un seul cœur et une seule âme. En abandonnant
totalement leurs biens et leurs possessions, ils s'enrichissaient des biens
éternels par leur généreuse pauvreté. Selon la prédication des Apôtres, ils se
réjouissaient de ne rien avoir en ce monde, et de tout posséder en possédant le
Christ.
C'est ainsi que l'Apôtre saint Pierre, alors
qu'il montait au Temple et qu'un boiteux lui demandait l'aumône, déclara
: De l'argent et de l'or, je n'en ai pas ; mais ce que j'ai, je te le
donne : Au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Qu'y a-t-il
de plus sublime que cette humilité ? Qu'y a-t-il de plus riche que cette
pauvreté ? Elle n'a pas les subsides de l'argent, mais les ressources de la
nature. Cet homme que sa mère avait enfanté infirme, Pierre l'a guéri d'un mot.
Et lui qui ne donnait pas une pièce de monnaie avec l'image de César, a rétabli
dans un homme l’image du Christ.
Or, les richesses de ce trésor n'ont pas
secouru seulement l'homme rendu capable de marcher, mais aussi les cinq mille
hommes qui ont cru alors, comme l'Apôtre les y exhortait, à cause de ce miracle
de guérison. Et ce pauvre, qui n'avait pas de quoi donner à un mendiant, a
donné la grâce de Dieu avec une telle profusion qu'après avoir remis sur pied
un seul homme, il rendit de même à des milliers de croyants la santé du cœur et
rendit tous ces boiteux alertes et libres dans le Christ.
(SAINT LÉON LE GRAND, Sermon sur les
Béatitudes)
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