13 juillet
Qu’en
tout Dieu soit glorifié.
(Règle de Saint Benoît
57,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 35,1-11 (Les semainiers de la cuisine)
¹Les frères se serviront mutuellement. Personne ne sera dispensé du
service de la cuisine, sinon pour cause de maladie ou pour quelque occupation
de grande utilité. ²Par cet exercice, en effet, on acquiert plus de mérite et
de charité. ³On donnera des aides à ceux qui sont faibles, afin qu'ils
s'acquittent de leur tâche sans tristesse. ⁴Tous auront ainsi des aides, selon
que le demandera l'état de la communauté ou la situation du lieu. ⁵Si la
communauté est nombreuse, le cellérier sera dispensé du service de la cuisine,
ainsi que ceux qui, comme nous l'avons dit, sont occupés à des besognes plus
utiles ; ⁶mais tous les autres se serviront mutuellement avec charité. ⁷Celui
qui sort de semaine fera, le samedi, les nettoyages. ⁸Il lavera les linges
avec lesquels les frères s'essuient les mains et les pieds. ⁹Aidé de celui qui
entre en service, il lavera les pieds de tous les frères. ¹⁰Il remettra au
cellérier, propres et en bon état, les objets de son office. ¹¹Le cellérier
les passera à celui qui entre en semaine; il saura ainsi ce qu'il donne et ce
qu'il reçoit.
…
pour chaque jour
Le Bienheureux Benoît ordonne que tous exercent le service de la cuisine
et il en donne la raison : « Par là on acquiert plus de mérite et
de charité ». Le « mérite » évoque la récompense, la
« charité », la concorde et l’amour fraternel. Il est bien que
le mérite appelle la récompense, car ce service de la cuisine demande de la
peine. Ils ne sont pas rares ceux qui désirent exercer une autre obédience
plutôt que servir à la cuisine, à cause de la peine. À celui qui a une si
grande peine reviendra, auprès de Dieu, une récompense aussi grande.
Là aussi s’accomplit un devoir de charité : « Tout ce que
vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites le vous-mêmes pour eux ».
En vérité, quand il précise : « que personne ne soit dispensé du
service de la cuisine, sauf en cas de maladie, ou si l’on a une occupation de
grande utilité », c’est pour bien distinguer : il aurait laissé
quelque chose de confus s’il n’avait pas lui-même précisé.
En cas de maladie, cela ne fait aucun doute : celui qui est couché
dans son lit, retenu par la maladie, on sait bien qu’il ne peut remplir le
service de la cuisine.
À propos de l’occupation de grande utilité, il semble qu’il y ait un
doute : il arrive souvent qu’il y ait un motif de grande utilité,
cependant la communauté ne le sait pas et, pour cette raison, suppose moins
grande cette utilité. Mais il arrive aussi souvent que le motif soit moins
utile, et que la communauté n’en sache rien, aussi encourage-t-elle le frère à
rester au même endroit, à s’occuper avant tout de l’obédience qu’il exerce,
dispensé de l’office de la cuisine. Il faut donc faire attention : s’il le
peut, que l’abbé expose à tous ce motif de grande utilité, dans quelle mesure,
dans la concorde et la charité fraternelle, le frère est dispensé de la
cuisine : alors le frère en sera déchargé. Par contre, l’abbé ne pouvant
pas exposer aux frères ce motif qui le dispense de la cuisine, il en résultera
plus de discorde entre les frères : il verra qu’il est mieux de renoncer à
ce motif, que le frère remplisse son service à la cuisine, plutôt que de
mépriser la charité fraternelle ; qu’il garde ce motif de grande utilité
pour une meilleure occasion, car la charité est plus importante qu’une action
terrestre.
(HILDEMAR DE CORBIE, Commentaire de la Règle de saint Benoît, Traduction française de Sœur Michèle-Marie Caillard osb d’après le texte latin édité par le Père Rupert Mittermüller osb, Préface par le Père Jean-Pierre Longeat osb, abbé émérite de Ligugé, Saint-Léger Éditions, 2015, p. 437-438)
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