19 juillet
Que l’abbé haïsse les vices, mais
qu’il aime les frères.
(Règle de Saint Benoît 64,11)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 40,1-9 (La mesure de la boisson)
¹Chacun « a reçu de Dieu son don particulier: l'un celui-ci,
l'autre celui-là. » ²Aussi avons-nous quelque scrupule à régler
l'alimentation d'autrui. ³Toutefois, ayant égard au tempérament des faibles,
nous pensons qu'une "hémine" de vin par jour suffit à chacun. ⁴Ceux
à qui Dieu donne la grâce de s'en abstenir, sauront qu'ils recevront une grâce particulière. ⁵Si la situation du lieu, ou le travail, ou l'ardeur de l'été demandent
davantage, le supérieur en décidera; mais il veillera en tout à ce qu'on ne
tombe ni dans la satiété ni dans l'ivresse. ⁶Nous lisons, il est vrai, que le
vin ne convient aucunement aux moines. Mais comme on ne peut le persuader aux
moines de notre temps, accordons-nous du moins de ne pas boire jusqu'à satiété,
mais avec sobriété : ⁷parce que « le vin fait apostasier même les
sages. » ⁸Si la pauvreté du lieu est telle qu'on ne puisse se procurer
cette mesure de vin, mais beaucoup moins ou rien du tout, ceux qui y demeurent
béniront Dieu et ne se plaindront point. ⁹C'est l'avertissement que nous
donnons avant tout: qu'ils s'abstiennent de murmurer.
…
pour chaque jour
Qui donc est capable de comprendre toute la
richesse d'une seule de tes paroles, Seigneur ? Ce que nous en comprenons est
bien moindre que ce que nous en laissons ; comme des gens assoiffés qui boivent
à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont
nombreuses les orientations de ceux qui l'étudient. Le Seigneur a coloré sa
parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse
contempler ce qu'il aime. Et dans sa parole il a caché tous les trésors, pour
que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite.
La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de
tous côtés, te présente des fruits bénis ; elle est comme ce rocher qui s'est
ouvert dans le désert pour offrir à tous les hommes une boisson spirituelle.
Selon l'Apôtre, ils ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu à une
source spirituelle.
Celui qui obtient en partage une de ces
richesses ne doit pas croire qu'il y a seulement, dans la parole de Dieu, ce
qu'il y trouve. Il doit comprendre au contraire qu'il a été capable d'y
découvrir une seule chose parmi bien d'autres. Enrichi par la parole, il ne
doit pas croire que celle-ci est appauvrie ; incapable de l'épuiser, qu'il
rende grâce pour sa richesse. Réjouis-toi parce que tu es rassasié, mais ne
t'attriste pas de ce qui te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais
il ne s'attriste pas de ne pouvoir épuiser la source. Que la source apaise ta
soif, sans que ta soif épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la
source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif.
Si au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire
deviendrait ton malheur.
Rends grâce pour ce que tu as reçu et ne
regrette pas ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part
; mais ce qui reste est aussi ton héritage. Ce que tu n'as pas pu recevoir
aussitôt, à cause de ta faiblesse, tu le recevras une autre fois, si tu
persévères. N'aie donc pas la mauvaise pensée de vouloir prendre d'un seul
trait ce qui ne peut être pris en une seule fois ; et ne renonce pas, par
négligence, à ce que tu es capable d'absorber peu à peu.
(SAINT ÉPHREM, Commentaire sur l’Évangile)
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